AUTO
J AMAIS dans son histoire, Jaguar n'avait quitté les rives du marché du véhicule de prestige. Avec la X Type, la célèbre marque britannique tourne une page et s'oriente vers des créneaux plus porteurs en termes de volumes de vente. Cibles désignées de la X Type lancée depuis quelques semaines, la BMW série 3, l'Audi A4 et la Mercedes Classe C. Soit le must du marché des berlines du segment moyen supérieur dans lequel figurent également la Renault Laguna et la Peugeot 406.
« La X Type constitue une étape importante de notre développement », clame-t-on chez Jaguar. Nécessité fait loi quand on aspire à devenir un « généraliste » haut de gamme. En perdition avant l'arrivée de Ford aux manettes, Jaguar s'est refait une santé en un temps record au point que ses immatriculations ont doublé depuis 1995. De 500 unités elles ont atteint 2 300 exemplaires en 2000 dans l'Hexagone. Le couple XJ-XK n'est pas étranger à ce fantastique bon en avant.
C'est justement en s'appuyant sur cette crédibilité fraîchement acquise que Jaguar espère imposer sa griffe dans un secteur où les constructeurs allemands sont rois. La tâche assignée à la X Type n'est pas simple. Cela dit, elle semble avoir les moyens de ses ambitions. Il lui reste encore à vaincre le scepticisme de ceux qui conservent un souvenir douloureux des voitures anglaises. Car depuis l'époque « héroïque » Ford a non seulement remis de l'ordre dans les finances mais surtout imposé des standards de qualité élevés, ceux qui ont présidé à l'élaboration de la Mondeo.
Est-ce à dire que la X Type n'est qu'une copie de sa cousine ? Une telle démarche eut été suicidaire. L'influence de Ford est réelle. Mais elle ne touche que les éléments de structure et certains organes mécaniques.
La X Type emprunte donc sa plate-forme à la Mondeo, ainsi que sa boîte automatique japonaise Jatco... à la Rover 75. Au niveau de la silhouette et de la présentation, les valeurs ancestrales qui ont fait le succès de la firme de Coventry sont respectées. Le cuir, le bois, les chromes, les plastiques, la planche de bord, la finition en général sont exempts de reproches.
Idem pour les motorisations. Avec le concours du moteur V6, silencieux et velouté dans sa définition 3 l, un peu moins convaincant dans sa version 2.5 l, la X Type offre des prestations de haute volée.
Certains incriminent la suspension trop molle qui génère des phénomènes de pompage. La X Type est certes parfois soumise à de légers soubresauts sans pour autant manifester de velléités de comportement désagréables. La suspension sport, par définition plus ferme, est toutefois vivement conseillée.
Le second reproche a trait à la philosophie de la voiture, exclusivement disponible en quatre roues motrices permanentes alors qu'Audi et BMW dédoublent leurs propositions. L'intégrale offre indubitablement un plus au plan de la sécurité active. En contrepartie, elle induit un supplément de poids de 60 kg, une consommation et des prix plus élevés. Cette stratégie de la « pensée » unique est pour la moins curieuse.
En revanche, Jaguar commercialisera à brefs délais un diesel common rail de « haute volée » d'origine encore inconnue qui pourrait être le futur moteur élaboré conjointement par Ford et Peugeot. Un Break est également à l'étude. La saga X Type ne fait que débuter. En fait que débuter. En attendant les développements ultérieurs, Jaguar a mis au point un roadster baptisé F qui fait déjà saliver les nostalgiques et les esthètes.*
En bref
Longueur : 4,672 m. Largeur : 1,789 m. Hauteur : 1,392 m. Empattement : 2 710 m.
Poids à vide : de 1 555 à 1 595 kg.
Capacité réservoir : 61 l.
Coffre : 0.452 m3.
Pneumatiques : 205/55 R 16.
Freins : quatre disques dont deux ventilés à l'avant.
Boîte de vitesses : mécanique cinq rapports ou automatique 5 rapports.
Consommation moyenne :
2.5 l b.m. : 9.6 l, 2.5 l b.a. : 10.3 l, 3 l b.m. : 10.3 l, 3 l b.a. : 10.5 l.
Motorisations et performances :
2.5 l V6 24 S 197 ch (13 avec B.m. ou b.a.) à 6 800 tours/min, couple : 244 Nm à 3 000 tours/min, 0 à 100 : 8.3 secondes, vitesse maxi : 225 km/h (8.9 et 220 avec b.a.).
3 l V6 24 S 234 ch (15, 16 avec b.a.) à 6 800 tours/min, couple : 284 Nm à 3 000 tours/min, 0 à 100 : 7 secondes, vitesse maxi : 235 km/h (7.5 et 230 avec b.a.).
Les prix :
- 2.5 l : 211 000 F (32 214 euros). 2.5 l, Sport : 230 400 F (35 176 euros). 2.5 l Classique : 236 600 F (36 122 euros).
- 3 l Sport : 260 800 F (39 817 euros). 3 l Classique : 267 100 F (40 779 euros).
POUR : présentation soignée, équipements, coffre, comportement routier, moteur V6.
CONTRE : pas de mode séquentiel avec la boîte auto et de rappel visuel des vitesses au tableau de bord, roue de secours temporaire, direction lourde, pas de motorisation diesel, absence d'aide au freinage d'urgence, ESP en option.
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