« L E président écoute avec une réelle intensité. » Ces propos tenus par le Dr Max Ponseillé, président de la Fédération des établissements d'hospitalisation privée (FIEHP), en sortant de l'Elysée, reflètent l'impression générale des 24 représentants du monde hospitalier qui avaient été conviés à déjeuner par le président de la République. Autour de ravioles de grenouilles fraîches, suivies d'un « couscous maison » qui en a surpris plus d'un, les représentants des syndicats de praticiens hospitaliers, des commissions médicales d'établissement (CME), des fédérations de clinique ou encore de la Fédération hospitalière de France, ont pu largement dépasser le temps de trois minutes qui leur avait été fixé pour s'exprimer devant Jacques Chirac. Et cela « sans que personne ne soit coupé », souligne l'un des participants, le Dr Antoine Perrin, président de la conférence des présidents de CME des centres hospitaliers.
Après avoir écouté chacun des points de vue, le président de la République a livré quelques propos montrant que ses préoccupations étaient proches de celles de ses invités. La réforme de 1996, lancée par le gouvernement d'Alain Juppé lui paraît « dans son ensemble bien rentrée dans la vie des hôpitaux ». Les structures hospitalières sont, selon lui, largement engagées dans l'évaluation et l'accréditation de leur pratique en vue d'améliorer la qualité de soins. Jacques Chirac, selon l'Elysée, « encourage le choix de la logique contractuelle, tant pour faire évoluer l'hôpital dans son fonctionnement interne que pour la création de réseaux ville-hôpital ».
Pour une gestion prévisionnelle
Le président a également tenu à marquer sa préoccupation en matière de démographie médicale, qui était « le fil conducteur des propos échangés lors de ce déjeuner », selon le Dr Pierre Faraggi, représentant la Confédération des hôpitaux généraux (CHG). Le chef de l'Etat a repris à son compte le vu du sénateur (RPR) Gérard Larcher, président de la Fédération hospitalière de France, favorable à la création d'un observatoire national de la démographie médicale, afin d'organiser la « gestion prévisionnelle des effectifs de professionnels de santé ». Il a enfin estimé que la logique de régionalisation, au cur de la réforme de 1996, avait vocation à connaître dans l'avenir « une nouvelle étape marquée par un plus grand décloisonnement entre l'hôpital et la médecine de ville tant sur le plan financier que sur celui de l'organisation des soins ».
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