AU COURS du sommet de l'EFPIA (European Federation of Pharmaceutical Industries and Associations, le LEEM européen) organisé à Paris jeudi et vendredi, la ministre de la Santé, Roselyne Bachelot, a dévoilé les objectifs de la présidence française en matière de santé.
La France souhaite tout d'abord s'attaquer au dossier de la sécurité sanitaire, a-t-elle indiqué, et veut «évaluer le degré de préparation des états face à une crise de grande ampleur, et mesurer ainsi notre fragilité collective potentielle». Vaste sujet, alors que beaucoup de professionnels de santé critiquent l'impréparation du système de santé français dans l'éventualité d'une pandémie de grippe aviaire, par exemple. Roselyne Bachelot a fait part de sa conviction que, à terme, «il faudra mettre au point les outils nécessaires à une meilleure coordination de la gestion des risques sanitaires au sein de l'Union européenne», et a annoncé qu'elle tiendrait, les 8 et 9 septembre prochain à Angers, une «réunion informelle» des ministres européens de la Santé, sur le thème de «la gestion de risques sanitaires de grande ampleur».
Plusieurs grandes conférences ministérielles.
Roselyne Bachelot a ensuite rappelé «les défis politiques, économiques et sociaux que représentent le vieillissement et la gestion de la dépendance enEurope». Des «défis immenses», selon la ministre de la Santé, qui a annoncé la tenue d'une grande conférence ministérielle européenne les 30 et 31 octobre prochain à Paris sur la maladie d'Alzheimer. Ce rendez-vous réunira politiques et experts, et il sera l'occasion «d'établir toutes les modalités d'une action européenne, en termes de financement de la recherche, et d'établissement de lignes directrices dans le domaine des soins et de l'accompagnement social». Il s'agira aussi de réfléchir «à la soutenabilité financière des systèmes nationaux», et à l'évolution nécessaire des métiers et des compétences des aidants.
La présidence française devrait également se pencher sur «l'Europe de la santé au service des patients et de leur famille». La ministre de la Santé a rappelé sur ce sujet qu'un important projet de directive européenne sur les soins de santé transfrontaliers allait être présenté le 2 juillet prochain par la commissaire européenne à la Santé, la Chypriote Androulla Vassiliou. Sur ce même thème, la France organisera une conférence ministérielle les 13 et 14 octobre prochain à l'Institut Pasteur de Paris.
La lutte contre les addictions, et notamment celles dues au tabac et à l'alcool, sera également au menu de la présidence française, selon Roselyne Bachelot, qui parle à leur sujet de «déterminants comportementaux de santé». Le tabac sera au centre des discussions d'une réunion européenne des directeurs de la Santé le 2 octobre prochain, dans un lieu qui n'a pas été précisé.
Sur le dossier du médicament, Roselyne Bachelot a rappelé qu'Androulla Vassiliou travaillait à une révision de la législation sur les modifications d'autorisations de mise sur le marché (AMM), «afin d'étendre aux AMM nationales le modèle existant pour les procédures communautaires et de simplifier la gestion administrative des dossiers».
La contrefaçon sera également au coeur des préoccupations européennes, et Roselyne Bachelot a rappelé que les services de son ministère achevaient actuellement leur travail pour garantir l'inviolabilité des conditionnements des médicaments de prescription familiale qui devraient être proposés en libre-service dans les pharmacies françaises dès le mois de juillet prochain. Mais la contrefaçon est un phénomène global qui touche désormais l'ensemble des pays de la planète, et le Forum pharmaceutique, qui se tiendra le 2 octobre prochain à Bruxelles, placera cette thématique au coeur des débats.
«Si l'Europe de la santé a un contenu, a conclu la ministre de la Santé, il nous reste toutefois à lui donner des contours juridiques, une armature souple et solide, qui permettent d'assurer à tous ses ressortissants les mêmes garanties de santé publique.»
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