Les députés conservateurs polonais ont renoncé, jeudi 6 octobre, à une loi visant à interdire quasi complètement l'avortement dans leur pays. Cette proposition de loi d'initiative citoyenne avait suscité une large mobilisation de la part de la population. Des manifestations avaient notamment réuni quelque 100 000 « femmes en grève », vêtues de noir.
Selon Jaroslaw Kaczynski, le président du parti Droit et Justice (PiS) au pouvoir, majoritaire au Parlement : « Nous avons le plus grand respect pour les signataires de la proposition de loi, mais en observant la situation sociale, nous constatons qu'elle (la proposition) conduirait à un processus dont l'effet serait contraire à ses objectifs. » Certains membres du parti craignaient, en effet, que l'adoption d'une loi trop sévère puisse provoquer un retour de balancier en faveur d'une loi plus libérale que la loi actuelle en cas de changement de majorité.
Le texte sur l'IVG en vigueur en Pologne est l'un des plus restrictifs d'Europe. Il n'autorise l'avortement que dans trois cas : lorsqu'il y a risque pour la santé ou la vie de la mère, si un examen prénatal indique une pathologie irréversible chez l'embryon et quand la grossesse résulte d'un viol ou d'un inceste. Le nouveau projet de loi prévoyait de n'autoriser l'IVG que si la mère était en danger et incluait une peine pouvant aller jusqu'à cinq ans d'emprisonnement pour une femme qui avorte.
Le 22 septembre dernier, le Haut Conseil français à l'égalité entre les femmes et les hommes (HCE) avait condamné cette proposition de loi qu'il jugeait « liberticide et réactionnaire ».
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