Italianissime !

JOLIMENT fleurie, petites tables agréablement nappées, murs couverts de tableaux contemporains, la salle à manger ouverte sur la cuisine et ses casseroles de cuivre étincelantes, a des allures de boudoir chaleureux et « cosy » propice aux tête-à-tête gourmands. Après avoir présidé durant vingt-deux ans aux destinées du très italianissime « Chateaubriand », dans le 10e arrondissent, Guy et Annick Bürkli, qui ont ouvert il y a un peu plus d’un an cet ancien petit bistro rebaptisé « Romain », prénom de leur fils venu les épauler, nous invitent toujours à un voyage gourmand à la découverte des richesses culinaires souvent méconnues des provinces transalpines.

En guise de mise en bouche, on ne peut guère résister aux incontournables antipasti qui savent ici flatter à la fois l’oeil et les papilles : la fraîche salade de rucola (roquette) dont la légère amertume s’accommode à merveille avec les asperges vertes, les tomates confites, l’origan et les copeaux de parmesan, les délicieux « spiedino di sarde siciliane », filets de sardines poêlés, câpres, fèves, raisins, tomate citron et huile d’olive, le « carpaccio di bue », copeaux de parmesan et rucola, le tout en finesse, « prosciutto di Parma » et son melon, la terrine de foie gras de canard au naturel accompagnée des subtiles saveurs d’une confiture de figues ou la délicieuse samla de « gamberi » aux haricots cocos, tomates confîtes à l’huile d’olive et câpres de Lipari.

Suivent les poissons, comme le fondant pavé de cabillaud frais et son tian de tomates, courgettes et filets d’anchois, le duo de « scampi fritti » et sa sauce tartare, ou la brochette de noix de saint-jacques et pancetta, accompagnée d’une salade de roquette et tomates confites, ou les viandes comme l’osso bucco parfumé à l’orange, le picatta de veau et citron rehaussé d’une petite salade amère, la joue de boeuf braisée au merlot et gratin de coquillettes, ou les sublimes rognons de veau sautés et marinés aux mendiants ivres de marsala, un pur délice.

Naturellement à l’honneur, pâtes et risotto sont à damner les moins gourmands des saints, comme les classiques « penne all’arrabiata », le risotto milanese ou aux « frutti di mare », les tortellonis de langoustines gratinés au coulis de crustacés, ou les sublimes raviolis « agnolotti piemontese ».

On retrouve naturellement les couleurs et les saveurs d’Italie avec les desserts : tiramisu et gelati, fondant au chocolat et glace vanille, nougat glacé coulis de fruits rouges et, bien sûr, somptueux sabayon au marsala (pour deux).

La carte des vins, italianisante comme il se doit, fait la part belle aux crus de la « Botte », Toscane, Lombardie, Vénétie, Sicile et Piémont, avec de beaux barbaresco (2001) et barbera d’Alba (2003) et un remarquable rouge « Gutturnio » 2000 d’Émilie Romagne, mais aussi quelques beaux vins de France, Bordeaux, Bourgogne, Val-de-Loire et Champagne.

Romain. Restaurant italien, 40, rue Saint-Georges, 75009 Paris. Tél. 01.48.24.58.94. Carte : 45 euros (hors boissons). Menu : 31 euros (une entrée + un plat + un dessert). Formules déjeuner : 25 euros (une entrée + un plat) et 23 euros (un plat + un dessert). Fermé le dimanche et le lundi.