Chanteuse de cabaret chez Suzy Solidor, devenue l’actrice que l’on sait, Suzy Delair, qui devait épouser Henri-Georges Clouzot, fut aussi une grande artiste de music-hall. Sous l’aile protectrice d’Yvonne Printemps dont elle ne voulait surtout pas copier le répertoire, elle se laissa cependant convaincre d’enregistrer pour Decca « les Trois Valses » (1), opérette d’Oscar Straus largement inspirée de Johann Strauss père et fils, qui avait été dès 1937 au théâtre, puis au cinéma, le triomphe absolu du couple Printemps-Fresnay. Delair n’y a certes pas le moelleux et le piquant d’Yvonne Printemps, mais elle y apporte plus de franchise, de spontanéité et de fraîcheur. Entourée des valeurs sûres que sont Mary Marquet, Pauline Carton et Jean Desailly, elle donne de cette réédition de 1963 l’exacte justification à l’époque où l’on peut espérer un retour en grâce de l’opérette sur les scènes théâtrales. La programmation du « Chanteur de Mexico » au Châtelet l’an prochain n’en est-elle pas un signe précurseur ?
Deux copieuses sélections de chansons sont rééditées par Accord dans la foulée (2) : « Suzy Delair, Lady Paname » et « Amour », qui sont deux trésors pour qui est sensible au charme des chansons qui émaillaient les films d’après-guerre et des immortels que sont « Frou-frou », « Fascination », « Reviens », « la Petite Tonkinoise », « les Lavandières du Portugal », « la Ballade irlandaise » et tant d’autres qu’elle interprète avec un art du chant et une musicalité disparus dans la chanson française d’aujourd’hui.
(1) Decca/Universal : 1 album de 2 CD.
(2) Accord/Universal : 2 CD séparés.
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature