« L'amour est enfant de salaud », d'Alan Ayckbourn

Irrésistible

Publié le 16/09/2003

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Théâtre

Ici, tout est fait pour que vous vous amusiez. Une situation faussement anodine. Une jeune femme un peu sévère apparemment, qui se consacre à son travail et subit avec un dévouement profond les sautes d'humeur de son patron. C'est Isabelle Gélinas en costume-pantalon et cravate. Elle vit dans une maison dont elle loue le sous-sol à un postier, peintre amateur et amoureux, toujours prêt à l'aider. C'est Chick Ortega. Et puis, pour rendre service à une amie de collège et à son fiancé qui font exécuter des travaux dans l'appartement qu'ils viennent d'acheter, elle leur loue l'étage supérieur. Lysiane Meis et Bruno Madinier interprètent ce couple.

On a tout ça en coupe grâce à un décor très coloré d'Edouard Laug. Mais faut-il vous en dire plus sur cette comédie extravagante dont tous les rebondissements sont manigancés dans la très bonne humeur par Alan Ayckbourn, dramaturge merveilleux - c'est lui qui avait écrit « Smoking/No smoking », par exemple, et vous verrez bientôt aux Variétés « Remue-Ménage ». Faut-il dévoiler l'intrigue ?
Non, bien sûr. Car elle n'est que prétexte à rire. Et l'excellente traduction de Michel Blanc, son don de la réplique légèrement délirante, font mouche.
José Paul, qui signe la mise en scène vive et tonique de cette comédie irrésistible, dirige avec finesse des comédiens très doués. Chick Ortega est cocasse et touchant, Lysiane Meis insupportable et enfantine comme le veut son rôle, Bruno Madinier en homme un peu manipulé et sans état d'âme est parfait.
Isabelle Gélinas, actrice d'une finesse infinie, excellente dans des registres classiques, est formidable en jeune femme légèrement survoltée. Drôle, si drôle !

Théâtre Tristan Bernard, à 21 h du mardi au samedi, en matinée à 18 h le samedi. Durée : 1 h 50 sans entracte. (01.45.2.08.40 ou le Quotidien Spectacles 01.55.35.35.25). Le texte de la pièce est publié par L'Avant-Scène.

A. H.