Être tatoué est considéré comme un risque potentiel de réactions indésirables lors de la réalisation d'une IRM. Selon une équipe londonienne, ce risque est très faible.
« Le nombre de tatouages ne cessant d'augmenter, nous avons vu de plus en plus de personnes tatouées se porter volontaires pour des études de neuro-imagerie dans notre centre (Wellcome Centre for Human Neuroimaging). En 2011, nous avions décidé de nous lancer dans cette première étude prospective car il n’existait pas assez de données pour déterminer le risque d'effets indésirables liés au tatouage », raconte au « Quotidien » Martina Callaghan, première auteure de l'étude.
Un risque de brûlure
Les risques suspectés sont liés au champ magnétique utilisé en IRM. « Les champs magnétiques puissants utilisés en IRM pourraient interagir avec les pigments ferreux et donc magnétiques des encres de tatouage et provoquer une sensation de tiraillement sur la peau tatouée, comme cela a été rapporté dans une étude de cas isolée », explique Martina Callaghan. Elle évoque un second risque rapporté dans des études de cas : « Les tatouages pourraient absorber une grande partie de l’énergie des champs magnétiques à haute fréquence qui sont également utilisés pour générer les images et par conséquent chauffer. Dans le pire des cas, cela peut entraîner des brûlures. »
Entre 2011 et 2017, 330 personnes âgées de 18 à 66 ans ont été incluses dans cette étude rapportée dans le « New England Journal of Medicine ». Un certain nombre de données ont été rapportées : nombre de tatouages, dimension, pays où il a été réalisé, âge, taux d’absorption spécifique des séquences IRM…
Au total, 932 tatouages ont été rapportés (dont 717 uniquement noirs), et 585 séances IRM ont été prises en compte dans l'étude. Le critère principal de l'étude était la bonne réalisation de l'examen.
Un seul évènement indésirable rapporté
Un seul participant a rapporté un effet indésirable ayant mené à l'interruption de l'examen. Il a signalé une sensation de chaleur et de tiraillement autour d'un tatouage situé au niveau du poignet. Cette sensation a disparu spontanément en moins de 24 heures. Aucun autre effet indésirable attribué au tatouage n'a été rapporté.
Les chercheurs ont ainsi estimé le risque d'effet indésirable à 0,17 %. « Le risque d'effet indésirable est donc faible dans les conditions de notre étude », indique Martina Callaghan. Elle ajoute : « Compte tenu de la grande hétérogénéité des types de tatouages, il est difficile de déterminer ce qui pourrait être à l'origine de toute réaction indésirable. »
Selon la chercheuse, certains centres de recherche ne pratiquent pas d'IRM sur les personnes tatouées. « Le faible niveau de risque que nous avons identifié devrait permettre de scanner davantage de personnes et de garantir que les personnes inscrites à des études scientifiques reflètent mieux la population générale, estime-t-elle. Dans l'ensemble, notre étude ajoute au bilan de sécurité positif de l'IRM. »
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature