Dans l’exploration d’une sténose carotidienne, notre « étude démontre que l’association de l’écho-Doppler et de l’angio-IRM avec augmentation de contraste peut être définitivement considérée comme précise dans le dépistage en raison de leur sensibilité élevée (aucun ou très peu de faux négatifs). Mais une spécificité élevée est nécessaire dans la prise de décision afin de minimiser le risque d’intervention inutile en raison de faux positifs. » Conclusion d’un travail français, Michel Nonent (Brest) et coll., dans le cadre de l’étude CARMEDAS (Carotide-Angiographie par Résonance Magnétique-Echographie-Doppler-Angioscanner). Le couplage de ces imageries, continuent les auteurs, se montre excellent dans l’évaluation des sténoses sévères, mais demeure sujet à débat pour les sténoses modérées (de 50 à 69 %) en raison du risque de surestimation.
Pour les besoins de l’étude, 56 patients ont été enrôlés. Ils avaient une sténose carotidienne d’au moins 50 %. Tous ont subi les deux examens, auxquels était ajoutée une angiographie avec soustraction digitale (à titre de référence). Les données d’imagerie ont été analysées par trois médecins. Les résultats sont fournis pour chacune des deux techniques, puis pour leur association, selon le degré de sténose.
En ce qui concerne l’angio-IRM avec augmentation de contraste, pour les sténoses supérieures à 50 % la sensibilité est de 96-98 % et la spécificité de 66-83 % ; pour les sténoses de plus de 70 % ces critères passent à 94 et 76-84 %. En ce qui concerne l’écho-Doppler, pour les sténoses de plus de 50 % de la sensibilité et de la spécificité sont établies à 88 et 75 %, elles passent à 83 et 86 % pour une obstruction d’au moins 70 %. L’association des deux techniques montre pour les sténoses d’au moins 50 % des sensibilité et spécificité de 100 et 85-90 %, elles passent à 96-100 et 80-87 % pour des sténoses de 70 % au moins. Pour ces dernières, la valeur prédictive positive du couplage s’élève à 77-82 %, la valeur prédictive négative à 97-100 %.
Une grande spécificité est nécessaire avant de prendre la décision d’un geste sur l’artère sténosée, afin d’éviter les risques dus aux faux positifs. Dès lors, l’équipe suggère de ne pas hésiter à recourir à une 3e technique, angioscanner ou angio-IRM, en cas de discordance entre les données de l’écho-Doppler et du scanner ou de l’écho-Doppler et de l’angio-IRM. Notamment si l’association d’imageries testée dans l’étude est mise en œuvre sur des sténoses de 50 à 69 %, un angioscanner pourrait être utilisé.
« Journal of Neuroradiology » (2011) 38, 148-155.
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