M ême si l'optimisation des techniques radiographiques classiques, augmentant leur précision et leur reproductibilité, permet d'envisager un raccourcissement des délais de suivi des arthrosiques (R. D. Altman, Miami), il s'agit toujours de méthodes imparfaites, à la sensibilité limitée.
Dans l'objectif d'obtenir des informations plus fiables sur la progression arthrosique et de permettre, d'une part, d'identifier plus précocement les patients à haut risque de formes destructrices et, d'autre part, d'évaluer l'impact des structuromodulateurs, de nouvelles pistes ont été récemment explorées.
Ainsi, l'IRM, qui semble caractérisée par une très bonne fiabilité, a notamment été évaluée chez des patients souffrant d'une gonarthrose et montrant une perte cartilagineuse significative (J.-P. Pelletier, Montréal). De plus, dans cette étude portant sur 32 malades, l'IRM a clairement permis de distinguer deux profils évolutifs différents. Sur une période d'observation de deux ans, l'aggravation a été lente (perte cartilagineuse globale < 2 %) chez 21 patients, alors qu'elle a été beaucoup plus rapide chez les 11 autres (perte cartilagineuse globale > 15 %). Ces formes à progression rapide ont été plus souvent constatées chez les femmes ayant un indice de masse corporelle élevé et des symptômes plus marqués.
Des marqueurs plus spécifiques
Une autre approche prometteuse est celle reposant sur les marqueurs biologiques. Un affinement des connaissances dans ce domaine et le développement de marqueurs plus spécifiques, reflétant la production et la dégradation du collagène de type II ou l'activité de la synoviale. A cet égard, P. Garnero (Lyon) a rapporté ses résultats en utilisant le PIIANP (variant A du N-propeptide du collagène de type II), dont les taux sériques sont abaissés chez des patients gonarthrosiques, suggérant une carence des mécanismes de réparation cartilagineuse. A contrario, les taux de glucosyl-galactosyl-pyridinoline, un marqueur spécifique de la synoviale, apparaissent augmentés et corrélés aux symptômes arthrosiques. Il semble également que la combinaison de marqueurs, comme le PIIANP et le CTX-II (C-télopeptide du collagène de type II), soit la plus à même de prédire, très précocement, une destruction rapide dans la gonarthrose.
Les études concernant la coxarthrose sont, pour l'instant, plus rares. Les dosages de marqueurs biologiques effectués sur la population de l'essai ECHODIAH ayant comparé, pendant trois ans, la diacerhéine à un placebo, chez 507 patients coxarthrosiques, constituent, à cet égard, une base de données, dont les résultats sont très attendus.
Lisbonne. Symposium NEGMA-LERADS, EULAR 2003.
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