La légende d'Atanarjuat, l'homme rapide, est une histoire universelle, faite d'amour, de rivalités de pouvoir et de mort. C'est aussi une histoire typiquement inuit, écrite, réalisée et jouée par des membres de la communauté d'Igloolik, au nord de la terre de Baffin, dans l'Arctique canadien.
Le réalisateur, qui est également sculpteur, est né il y a quarante-quatre ans dans une hutte de terre dans la toundra arctique ; il avait neuf ans quand sa famille a abandonné le style de vie nomade pour s'installer à Igloolik. Le scénariste, Paul Apak Angilirk, décédé depuis, a enregistré huit anciens, qui ont donné chacun leur propre version de la légende puis dirigé une équipe de cinq auteurs pour construire un scénario écrit en langue inuit. « Nous avons essayé de remonter le plus loin possible dans le temps avec la langue, d'utiliser la langue ancienne, expliquait-il. En prenant le temps d'en apprendre davantage sur la culture, nous avons fini par retourner bien plus loin que ce que nous avions imaginé ».
Malgré la distance dans le temps, l'espace et les modes de vie, « Atanarjuat » peut toucher n'importe quel spectateur. Par les sentiments universels qu'il met en uvre, on l'a dit. Par le dépaysement qu'il procure et la curiosité qu'il suscite pour ces Inuits que l'on n'a pratiquement jamais vu au cinéma. Par la beauté de ces espaces blancs qui semblent infinis. Et, c'est loin d'être le plus négligeable, par le travail du cinéaste et des acteurs. Alors le voyage est long (2 h 50) mais il est riche.
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