Giardia lamblia est une cause fréquente de gastroentérite aiguë ou chronique. Ce parasite se transmet en général par l’eau de boisson mais des cas de transmission de personne à personne ont également été décrits.
On admet que, après l’éradication du parasite, il n’y a pas de complications à long terme, ce qui contraste avec ce que l’on observe après plusieurs autres infections qui peuvent provoquer de troubles post-infectieux. Notamment, après une gastroentérite bactérienne, on décrit des symptômes digestifs à type de syndrome de l’intestin irritable ; d’autres infections sont associées à un risque prolongé de fatigue après la phase aiguë.
C’est dans ce contexte que des Norvégiens ont mis en place un travail pour étudier la prévalence du syndrome de l’intestin irritable et de la fatigue chronique dans un groupe de patients trois ans après une giardiose aiguë.
À Bergen, ville située sur la côte Ouest de la Norvège, un réservoir d’eau potable alimentant 48 000 abonnés dans la partie centrale de la ville a été contaminé par des kystes de Giardia pendant plusieurs semaines, à l’automne 2004.
Trois ans plus tard, on a pu revoir 817 personnes qui avaient fait une giardiose prouvée (détection de kystes dans les selles). Ces personnes ont été appariées à 1 128 sujets contrôles.
Résultats :
– en ce qui concerne le syndrome de l’intestin irritable, la prévalence est de 46,1 % dans le groupe exposé contre 14,0 % dans le groupe contrôle (RR ajusté de 3,4) ;
– en ce qui concerne la fatigue chronique, elle a été rapportée par 46,1 % des sujets exposés, contre 12,0 % des sujets contrôles, avec un RR de 4,0.
Le syndrome de l’intestin irritable et la fatigue chronique étaient associés et le RR d’avoir l’association des deux troubles était, chez les sujets exposés, de 6,8. Le RR de n’avoir que le syndrome de l’intestin irritable était de 1,8 et le RR de n’avoir qu’une fatigue isolée est de 2,2.
Ces résultats montrent que les conséquences potentielles de la giardiose sont plus sérieuses qu’on ne le croyait. Des études complémentaires sont nécessaires dans les régions où la giardiose est endémique, concluent les auteurs.
Kunt-Arrne Wensaas et coll. Gut (2001) doi:10.1136/gutjnl-2011-300220.
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