L' ESSOR des neurosciences depuis une dizaine d'années a permis de préciser certains éléments de la physiopathologie du syndrome de l'intestin irritable (SII)
Une unité physiopathologique a été identifiée, sous la forme d'une hypersensibilité viscérale qui pourrait être la cause ou la conséquence des anomalies motrices observées, telles les contractions péristaltiques inefficaces. Le SII paraît lié à une « hypersensibilité viscérale », autrement dit une perception accrue du fonctionnement viscéral en dehors de toute pathologie organique. C'est cette irritabilité digestive qui provoque les symptômes moteurs (contractions péristaltiques inefficaces) et sensitifs.
Différents neuromédiateurs, dont la sérotonine, jouent un rôle dans la neuromodulation digestive. La sérotonine intervient dans la coordination sensitivo-motrice du réflexe péristaltique, son action s'exerçant notamment par l'intermédiaire des récepteurs 5HT4. Parmi les molécules en développement pour la prise en charge pharmacologique des SII, on compte une nouvelle classe, les agonistes des récepteurs 5HT4. Certaines molécules pourraient être en mesure de moduler la motricité gastro-intestinale et pourraient avoir une influence sur la sensibilité digestive. Déjà une action sur la coordination sensitivo-motrice du réflexe péristaltique de base est documentée chez l'homme.
Le tractus digestif dans sa partie basse
Le syndrome de l'intestin irritable (SII) constitue une entité nosologique qui fait partie des troubles fonctionnels digestifs. Selon les critères de Rome II, le SII affecte le tractus digestif dans sa partie basse. Les douleurs abominales, les troubles du transit (constipation, diarrhée ou alternance des deux) sont les manifestations retenues pour les critères diagnostiques. Les SII sont par ailleurs fréquemment associés aux TFI « hauts » (RGO, nausées, dysphagie, douleur thoracique sans origine cardiaque) et à des manifestations non digestives, tels des symptômes psychologiques à type d'anxiété généralisée ou de dépression.
La prévalence varie considérablement, affectant selon les études et l'interprétation des critères diagnostiques, entre 4 % et 20 % de la population. Les femmes sont touchées deux fois plus fréquemment que les hommes. L'âge moyen d'apparition se situe entre 20 et 29 ans, la plus grande fréquence étant trouvée chez les 40-65 ans.
Symposium Novartis Pharma et Bristol-Myers Squibb dans le cadre des Journées francophones de pathologie digestive.
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