Il est acquis que le traitement du cancer du sein au stade métastatique doit être adapté en fonction du profil général et tumoral des patientes et reposer sur les anthracyclines et les taxanes dès la première ligne. L'association qui fait appel au docetaxel (Taxotere) a démontré sa supériorité par rapport à la doxorubicine. En vue d'améliorer la tolérance du traitement, l'administration de docetaxel tous les 15 jours au lieu du rythme hebdomadaire est en cours de développement. Devant l'impossibilité de reprendre les anthracyclines, de nouvelles stratégies sont proposées telles que docetaxel-capécitabine ou docetaxel en monothérapie. Une autre alternative aux schémas d'administration conventionnels à l'étude, l'association de Taxotere à l'herceptine (anticorps monoclonal anti-HER-2, peu efficace lorsqu'il est administré seul).
Aujourd'hui, Taxotere démontre son intérêt également aux stades précoces du cancer du sein avec atteinte ganglionnaire, tant en adjuvant qu'en néoadjuvant. En effet, les résultats de l'étude internationale BCIRG 001 TAX 316 portant sur 1 500 patientes apparaissent encourageants. Les patientes ont reçu après la chirurgie de la tumeur soit l'association TAC (docetaxel, doxorubicine et cyclophosphamide), soit l'association classique FAC (5-fluoro-uracile, doxorubicine et cyclophosphamide). Dans cette étude, le protocole TAC a apporté plus de bénéfices par rapport au protocole FAC, avec un profil de tolérance comparable.
Un risque de mortalité diminué de 24%
Après un suivi médian de 33 mois, 82 % des patientes traitées par TAC n'ont pas rechuté (contre 74 % sous FAC) et le risque de mortalité est diminué de 24 %. Ce bénéfice est retrouvé quel que soit le statut hormonal des patientes. En revanche, il existe une différence selon le nombre de ganglions : chez les femmes présentant de 1 à 3 ganglions lymphatiques envahis (7 sur 10 au stade précoce avec N+), le risque de récidive est diminué de 50 % et le risque de mortalité de 54 %, alors que chez les patientes ayant 4 ganglions envahis ou plus, la réduction du risque de récidive est de 14 %. Il reste à espérer que de plus en plus de patientes atteintes de cancer du sein (39 000 sont concernées chaque année) seront prises en charge à un stade précoce.
Dans le traitement de première intention des cancers de l'ovaire, une étude internationale portant sur 1 074 patientes a comparé les associations docetaxel-carboplatine à paclitaxel-carboplatine. Il en ressort que la survie sans récidive et la survie globale dans les deux groupes sont équivalentes ; en revanche, les patientes sous docetaxel avaient moins de neuropathies ou d'autres troubles altérant la qualité la vie (douleur, insomnie, alopécie, faiblesse des membres). Outre les recherches sur le dépistage précoce des récidives (tomographie par émission de positons), de nouvelles chimiothérapies utilisant divers médicaments comme l'oxaliplatine, le cisplatine, l'irinotecan ou l'Herceptine sont en cours d'évaluation.
En ce qui concerne le cancer bronchique non à petites cellules les données épidémiologiques de l'étude KBP-2000 mettent en évidence que 77 % des patients ont des formes avancées au moment de la première consultation tandis que l'association thérapeutique est encore peu utilisée en première intention. Une étude de phase III montre que l'association docetaxel-cisplatine en première ligne améliore la survie des patients et certains paramètres de qualité de vie par rapport à l'association vinorelbine-cisplatine. Parmi les espoirs laissant présager l'amélioration du traitement, citons l'optimisation de la radiothérapie et le développement des nouvelles voies telles que Iressa, inhibiteur de la farnesyl transférase, inhibiteur de la tyrosine kinase, anti-angiogénique.
Une étude de phase II
Dans le cancer de la prostate hormonorésistant, rapportons les résultats prometteurs d'une étude de phase II selon lesquels l'association docetaxel/estramustine/prednisone apparaît plus efficace par rapport au traitement standard (mitoxantrone/prednisone) quand on considère le taux de réponse sur le PSA, le taux de réponse objectif et l'index de la douleur.
Enfin, on en sait un peu plus maintenant sur la stratégie plus adaptée dans le cancer colo-rectal métastatique : ainsi, le protocole Folfiri suivi de Folfox montre une meilleure tolérance que la séquence inverse (53 % de toxicités sévères versus 74 %). En outre, on s'oriente vers les traitements personnalisés, la chimiothérapie sélective de la maladie résiduelle infraclinique et les nouvelles molécules qui sont testées en association avec Campto (cetuximab, flavopiridol, celecoxib, zanestra, E7070, etc.)
5e Symposium international de langue française soutenu par les Laboratoires Aventis.
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