LES DONNEES préliminaires du registre australien de grossesses concernant 565 femmes enceintes montrent que, par rapport aux autres antiépileptiques fréquemment prescrits, la lamotrigine se caractérise par une fréquence significativement plus faible des anomalies congénitales majeures chez l'enfant à naître. En monothérapie antiépileptique, cette fréquence est de 16 % (n = 116 ; p < 0,005) sous acide valpoïque, 3 % sous carbamazépine, 5 % sous phénytoïne et 0 % sous lamotrigine.
Ainsi, dans ce registre, aucune des 63 femmes sous monothérapie par lamotrigine n'a donné naissance à un nouveau-né présentant une malformation congénitale majeure. Le taux d'incidence des anomalies congénitales majeures sous lamotrigine est comparable à celui observé chez les femmes épileptiques non traitées (1/41 naissances, soit 2,5 %).
Le Dr Diego Wyszynski (Boston, Etats-Unis) indique que les résultats des données du registre « Epilepsie et Grossesse » du Royaume-Uni montrent de façon concordante une prévalence plus importante des anomalies congénitales majeures de leurs nouveau-nés pour les femmes consommant en monothérapie de l'acide volpoïque (25 %, n = 72) ou de la carbamazépine (14 %, n = 114), comparée à la lamotrigine (2 %, n = 87) et à la phénytoïne (4 %, n = 49).
25 millions de femmes épileptiques dans le monde.
Ces données épidémiologiques prospectives, essentielles en matière de handicaps du nouveau-né, concernent 25 millions de femmes épileptiques dans le monde et, en consultation prénatale, 3 ou 4 grossesses pour mille.
Les femmes épileptiques et leurs médecins traitants ne disposent actuellement que d'une somme limitée de données. C'est en 1992, sous l'impulsion du Laboratoire GlaxoSmithKline, qu'est né le premier registre permettant de connaître la fréquence des anomalies congénitales majeures chez le nouveau-né associée à chaque traitement antiépileptique pris au cours de la grossesse. Les registres plus récents ne dépassent pas dix années d'inclusions. Depuis 1999, le registre européen Eurap, European and International Registry of Antiepileptic Drugs and Pregnancy, collecte les données de trente-huit pays dans le monde, incluant l'Australie et l'Inde. Ce dispositif de surveillance rassemble les données de plus de 5 298 femmes épileptiques et enceintes, dont environ 50 % suivent une monothérapie. Son exploitation, prévue en 2006, permettra aux médecins généralistes, neurologues, obstétriciens, de connaître l'incidence de chaque antiépileptique sur l'issue de la grossesse et de limiter ainsi les risques d'anomalies liés à l'exposition médicamenteuse avant l'accouchement.
Le développement cognitif et comportemental.
D'autres impacts associés à chaque antiépileptique ou association d'antiépileptiques sur les malformations congénitales mineures du nouveau-né et sur le développement cognitif et comportemental ultérieur de l'enfant sont également insuffisamment connus. Pour mieux connaître à long terme les effets des antiépileptiques, des données seront bientôt disponibles à partir d'une étude spécifique (Nead : Neurodevelopmental Effects of Anti-Epileptic Drugs) se déroulant dans vingt-huit centres investigateurs.
Devant ces incertitudes, pour une femme en âge de procréer, le médecin traitant doit accorder une attention particulière à l'éventualité d'une grossesse ultérieure souvent non programmée et les données préliminaires suggèrent que la lamotrigine pourrait être une des meilleures options thérapeutiques dans la prise en charge au long cours de l'épilepsie chez la femme.
Conférence de presse du Laboratoire GlaxoSmithKline dans le cadre du congrès de la Fédération européenne des sociétés de neurologie, avec la participation du Dr Diego Wyszynshi (Boston) et du Pr Philippe Ryvlin (Lyon).
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