Désormais sexagénaires, les Rolling Stones d'aujourd'hui - le chanteur Mick Jagger, les guitaristes Keith Richards et Ron Wood, et le batteur Charlie Watts - affichent fièrement quarante-trois ans de carrière. La plus longue - et productive - pour un groupe dans l'histoire du rock (et peut-être de la musique, en général). Quarante-trois ans que ces vétérans du rock anglais, devenus multimillionnaires, imposent à chaque sortie d'un album, doublé d'une tournée mondiale, ce style unique, reconnaîssable entre tous, né de riffs des guitares, de la frappe des tambours, de la voix si particulière du chanteur-leader et, surtout, de la plume du tandem Jagger-Richards.
« A Bigger Bang » (Virgin/EMI Music), leur nouvel album studio, n'échappe pas à la règle du « plus grand groupe de rock du monde ». Produit par Don Was, à l'origine des deux précédents disques studio, « A Bigger Bang » reprend tous les ingrédients des Rolling Stones. Seize titres, dont le controversé « Sweet Neo Con », écrit par Mick Jagger, qui s'attaque à George W. Bush, tendus, rugueux, musclés, énergiques, accrocheurs, sans complaisance. A l'exception d'un slow, « Streets of Love », et d'un très beau blues quasi acoustique (harmonica et slide guitar), « Back to my Hand », qui est une sorte de clin d'œil aux débuts des Stones dans le Londres des années 1960, et de deux morceaux chantés d'une voix langoureusement rauque par Keith Richards. Bref, une musique qui défie le temps, incarnation d'un rock flamboyant, éternel et culte (1).
En français dans le texte
Cet été, une chanson était quasiment sur toutes les ondes : « Et si en plus, y'a personne ». Une composition du duo Alain Souchon-Laurent Voulzy qui interpelle quand on l'écoute attentivement. Tiré du dernier CD du chanteur, intitulé « la Vie Théodore » (Virgin/EMI Music), ce succès en puissance du dandy de la chanson française d'aujourd'hui parle des mystères des religions dans un certain contexte et dans une certaine actualité. « La Vie Théodore » - en hommage à Théodore Monod, l'homme qui marchait dans les déserts -, nouvel album d' Alain Souchon depuis 1999, est essentiellement une suite d'évocations : Françoise Sagan, Sue perdue dans Manhattan, les grandes marques (« Putain, ça penche »), la mer et les marins, les médias, les filles, etc. Eternel baladin à la chevelure ébouriffée, parfois un tantinet moqueur et désinvolte, parfois grave, Alain Souchon est un troubadour des temps modernes, un conteur, le témoin d'une époque.
Jacques Higelin s'était donné, ce printemps, un rendez-vous avec l'un des plus grands personnages de la chanson française : Charles Trénet. Son spectacle dédié à l'univers d'un autre grand Charles était synonyme d'une rencontre et de l'exploration/évocation de compositions de jeunesse relativement peu connues du poète Trénet. « Higelin enchante Trénet » (EMI) est un double CD, enregistré en direct depuis Le Trianon à Paris en mars dernier, regroupant l'intégralité de l'hommage-témoignage au pimpant et fringant « fou chantant ». Dix-huit titres, dont un de Higelin (douze pour le CD simple), tirés d'un répertoire immense, qui sont autant d'invitation à une certaine mélancolie et au bonheur authentique. A retrouver sur les routes de France dès cet automne... (2).
(1) Tournée européenne prévue à partir du mois de juin 2006.
(2) Paris, Le Trianon, 11 au 15 octobre (et jusqu'au 31 janvier 2006 en régions).
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