L'insuline constitue le seul traitement du diabète de type 1 et le traitement de plus de 50 % des diabétiques de type 2 dans les pays anglo-saxons. En France, on est encore loin de cette proportion de patients de type 2 traités par insuline, mais leur nombre augmente.
Il existe un échappement dans le diabète de type 2 avec diminution de la masse bêtacellulaire et qui a nécessité à terme d'une insulinothérapie.
Celle-ci se heurte parfois à des problèmes pratiques de la mise en route de l'insulinothérapie et de son suivi (hypoglycémies, adaptation des doses...) qui sont l'un des freins majeurs à une diffusion plus large de l'insulinothérapie.
Dans l'étude DAWN (Diabetes Attitude Wishes and Needs), 5 000 diabétiques et 3 800 professionnels de santé dans 13 pays évoquent les barrières qu'ils ont vis-à-vis de l'insulinothérapie. Celles-ci incluent une résistance psychologique à l'insuline qui en retarde l'application.
57 % des diabétiques de type 2 redoutent de devoir passer à l'insuline, 48 % pensent qu'ils ne seront pas capables de suivre correctement leur traitement et simplement 23 % d'entre eux estiment que l'insulinothérapie va améliorer le traitement de leur diabète.
Près de 60 % des professionnels de santé pensent que la majorité de leurs patients ne souhaitent pas démarrer l'insuline et 42 % des médecins retardent l'insuline jusqu'à ce qu'elle soit absolument essentielle.
Les analogues lents
Maintenant, avec les nouveaux analogues lents de l'insuline, une partie du problème devrait être résolue.
Jusqu'à présent, on ne disposait pas d'insuline ayant un véritable effet retard stable dans le temps sans risque hypoglycémie à l'emporte-pièce. Deux analogues lents de l'insuline se sont partagés la vedette au congrès parisien de l'IDF : la glargine (Lantus) et l'insuline detemir (Levemir).
Les analogues de l'insuline sont des insulines modifiées au niveau d'un ou de deux acides aminés, ce qui permet d'en allonger la durée d'action. L'insuline detemir est obtenue par une méthode dite de protraction qui consiste à attacher un acide gras à l'insuline.
Les études présentées avec les deux insulines mettent en évidence un meilleur équilibre glycémique, une moindre instabilité, une diminution du risque d'hypoglycémie, une moindre prise de poids et une plus grande flexibilité dans le moment d'injection.
Ces insulines peuvent être injectées matin ou soir, sans différence.
Dans le diabète de type 1, comme de type 2
Dans le diabète de type 2, elles peuvent être associées à un traitement oral, ce qui permet un schéma avec une seule injection d'insuline quotidienne et un traitement oral par sulfamides, biguanides ou glinides pour couvrir le reste de la journée.
Dans le diabète de type 1, elles peuvent servir d'insuline basale (pas de pic et un plateau stable) pour les besoins métaboliques de base associée à des analogues rapides au moment des repas avec une plus grande souplesse d'horaires et un meilleur contrôle de l'équilibre.
Les analogues lents ouvrent une nouvelle ère dans l'insulinothérapie, complètent l'arsenal thérapeutique disponible et devraient favoriser l'insulinothérapie ambulatoire du diabète de type 2.
(1) Lantus des Laboratoires Aventis(2) Levemir des Laboratoires NovoNordisk
En France, les pompes à insuline sont sous-utilisées
« En France, moins de 5 % des diabétiques de type 1 bénéficient d'un traitement par pompe à insuline externe, alors qu'en Allemagne ce sont 11 % des patients qui en bénéficient. La France n'est cependant pas au dernier rang des pays d'Europe, seulement 1,3 % des diabétiques britanniques et 1,2 % des italiens bénéficient de ce traitement », souligne le Pr Michel Pinguet, chef du service d'endocrinologie au CHU de Strasbourg. Pourtant, pour le Pr Hélène Hanaire Broutin (Toulouse), « plusieurs études confirment la stabilité induite par l'insulinothérapie à la pompe : les fluctuations glycémiques sont beaucoup mieux maîtrisées qu'au cours d'un traitement par multi-injections. En outre, la souplesse de ce dispositif permet un véritable confort de vie. Avec une pompe à insuline, c'est le patient qui ajuste son traitement à sa vie, alors que, auparavant, il ajustait sa vie au traitement ».
Depuis le remboursement, en 2000, des pompes à insuline, ce dispositif médical est conseillé chez les patients qui ont des difficultés à maintenir leur taux de glycémie dans les objectifs fixés ou qui présentent un nombre élevé d'épisodes d'hyper- ou d'hypoglycémies, chez ceux qui désirent intensifier leur traitement afin d'obtenir un meilleur contrôle glycémique, mais qui ne souhaitent pas ou ne peuvent pas se plier aux contraintes d'une thérapie par multi-injections, enfin, les sujets difficiles à contrôler du fait d'un mode de vie imprévisible.
Dr I. C.
Conférence de presse organisée par les Laboratoires Medtronic.
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