LA MEDECINE EN 2003
2003, millésime relativement faste pour la néphrologie si l'on excepte la crise démographique que traverse cette spécialité, a vu tout d'abord apparaître les effets des recommandations récentes de l'ANAES concernant le dépistage de l'insuffisance rénale chronique (IRC) par le dosage de la créatinine au sein de populations à risque et l'injonction faite aux laboratoires de fournir systématiquement avec le dosage de créatinine une évaluation de la clairance calculée selon la formule de Cockcroft.
Ces nouvelles dispositions ont permis de dépister un nombre important de patients atteints d'IRC. Dans ce cas, un bilan minimal s'impose : mesure de la pression artérielle, recherche d'une protéinurie, d'une hématurie microscopique et échographie rénale, associée chez le patient athéromateux, à une échographie-Doppler des artères rénales. Au terme de ce bilan, une consultation en néphrologie devient à la fois nécessaire et d'autant plus urgente que l'IRC est grave. Ce sera le premier temps d'une prise en charge adaptée multidisciplinaire du malade, dans laquelle la place du généraliste est très importante. Tel est, face à l'épidémie actuelle d'IRC liée notamment à l'augmentation de l'espérance de vie, à la prévalence du diabète de type 2 et au meilleur dépistage, le type de suivi qui doit être organisé.
La carte sanitaire a vécu
Le paysage néphrologique va également être profondément modifié par une nouvelle régulation de l'offre de soins par dialyse. Le nombre de postes de dialyse autorisés ne sera plus calculé en fonction de données démographiques issues de la population générale (nombre de postes par million d'habitants), mais sera défini au plan régional selon les caractéristiques médicales des patients, à la lumière des résultats d'une enquête de prévalence des malades dialysés menée sur l'ensemble du territoire durant la première semaine de juin 2003. Chaque région va devoir rédiger un nouveau schéma régional d'organisation des soins, en s'appuyant sur la réalité du terrain.
Ces nouvelles dispositions s'accompagnent d'une redéfinition des indications de la dialyse péritonéale (DP), traitement de première intention de l'IRC terminale, en particulier chez les sujets jeunes en attente de transplantation, et les sujets âgés, pour lesquels la DP est la seule possibilité de thérapeutique à domicile. Cette technique d'épuration a connu, durant ces dernières années, des progrès majeurs en matière de connectologie et de qualité des liquides infusés qui ont contribué à réduire les complications et à améliorer ses performances.
D'après un entretien avec le Pr Françoise Mignon, chef du service de néphrologie de l'hôpital Bicha - Claude-Bernard, Paris.
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