P LUS de 90 % des insuffisants rénaux chroniques dialysés ont une anémie normochrome normocytaire persistante, dont le mécanisme essentiel est lié à l'incapacité du rein de synthétiser des quantités suffisantes d'érythropoïétine pour stimuler l'érythropoïèse.
Une des conséquences majeures de cette anémie arégénérative est, à long terme, son retentissement sur le système cardio-vasculaire.
La réduction chronique d'apport en oxygène entraîne des mécanismes adaptatifs potentiellement dangereux : l'augmentation très importante du débit cardiaque et la dilatation des vaisseaux périphériques destinées à augmenter la quantité d'oxygène délivré aux tissus contribuent à long terme au développement d'une hypertrophie ventriculaire gauche, facteur de risque majeur d'insuffisance cardiaque et de mort prématurée.
Arrivés au stade de la dialyse, 74 % des patients ont déjà une hypertrophie ventriculaire gauche, 31 %, des signes cliniques d'insuffisance cardiaque, 21 %, une coronaropathie, et, à âge égal, le taux de mortalité des patients dialysés est trois fois plus élevé que dans la population générale. Les maladies cardio-vasculaires représentant 50 % des décès.
L'expérience actuelle de l'érythropoïétine humaine recombinante a démontré qu'elle est le traitement de choix de l'anémie des insuffisants rénaux chroniques. Cependant, après plus d'une décennie d'utilisation, il persiste encore des incertitudes sur les valeurs cibles des taux d'hémoglobine et d'hématocrite, souligne le Dr Iain MacDougall (Royaume-Uni).
Les résultats de différentes études cliniques menées chez des patients dialysés ou en « prédialyse » pour évaluer l'effet d'une normalisation des taux d'hémoglobine sont contradictoires. Dans une étude américaine (1) menée chez des patients souffrant d'insuffisance cardiaque congestive ou de cardiopathie ischémique, les taux les plus élevés d'hémoglobine sont associés à une mortalité cardiaque élevée. En revanche, d'autres études (2-3-4) montrent que la correction de l'anémie et le maintien d'un taux d'hémoglobine physiologique améliorent les capacités physiques, la qualité de vie des patients et font régresser l'hypertrophie ventriculaire gauche.
Cette discordance suggère que la normalisation des taux d'hémoglobine n'a pas le même impact chez tous les insuffisants rénaux chroniques.
Pour le Dr Iain MacDougall, « pour tirer le maximum de bénéfice du traitement, le taux d'hémoglobine cible, les posologies et les modalités d'administration de l'érythropoïétine doivent être adaptés à chaque patient ».
Flexibilité et autoadministration
Une enquête européenne a été menée récemment (du 15 mai au 10 juin 2001) auprès de 80 néphrologues français, allemands, italiens et anglais pour connaître leurs principaux critères de choix d'un traitement par érythropoïétine.
Quatre-vingt-neuf pour cent des néphrologues interrogés citent la flexibilité du traitement (choix entre une, deux ou trois injections par semaine), 88 %, son coût, 88 %, un conditionnement pour une autoadministration, 83 %, l'absence de douleur lors de l'injection par voie sous-cutanée, 79 %, une gamme de différents dosages.
NeoRecormon, epoetin beta, indiqué dans le traitement de l'anémie des insuffisants rénaux chroniques dialysés ou non encore dialysés, et qui a fait la preuve de son efficacité (augmentation de la production des globules rouges après une ou deux semaines de traitement), répond à ces exigences.
Conditionné sous différentes formes (seringues préremplies dosées de 500 UI/0,3 ml à 20 000 UI/0,6 ml, flacons multidoses de 50 000 UI/10 ml et 100 000 UI/5 ml, cartouches de 10 000 UI/ml, 20 000 UI/ml, 60 000 UI/ml pour usage avec Reco-pen), NeoRecormon peut être administré par voie intraveineuse (notamment via la fistule artério-veineuse chez les patients hémodialysés) ou sous-cutanée, à la fréquence d'une injection quotidienne ou d'une, deux ou trois injections par semaine en fonction des besoins des patients.
Une étude récemment publiée (5) démontre qu'une administration hebdomadaire de NeoRecormon par voie sous-cutanée est aussi efficace que deux ou trois injections par semaine pour corriger l'anémie des patients hémodialysés pour insuffisance rénale chronique.
Pour le Pr F. Locatelli (Italie), qui a confirmé ces données dans une étude menée avec son équipe chez 113 insuffisants rénaux hémodialysés, cette équivalence thérapeutique offre la possibilité de personnaliser le traitement en fonction des besoins spécifiques de chaque patient.
En outre, NeoRecormon se caractérise par une bonne tolérance locale quand il est administré par voie sous-cutanée, voie d'administration recommandée par les directives européennes concernant la prise en charge de l'anémie des insuffisants rénaux chroniques.
Vienne. XXXVIII-ERA Congress. Conférence de presse organisée par les Laboratoires Roche Pharmaceuticals.
1) Besarab A. et al. « N England J Med » 1998 ; 339 : 584-590.
2) Foley R.N. et al. « Kidney Int » 2000 ; 58 : 1325-1335.
3) McMahon L.P. et al. « Nephrol Dial Transplant » 2000 ; 15 : 1525-1430.
4) Moreno F. et al. « J am Soc Nephrol » 2000 ; 11 : 335-342.
5) Weiss L.G. et al. « NDT » 2000 ; 15 : 2014-2019.
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