L'insuffisance cardiaque est l'une des causes les plus fréquentes d'hospitalisation chez les plus de 65 ans. Chaque année, environ 5 000 admissions par million d'habitants lui sont attribuées. On estime que plus de 5 % des lits hospitaliers sont occupés par des patients en insuffisance cardiaque, ce qui représente chaque année plus de 50 000 jours-lits par million d'habitants. Enfin, environ 40 % des patients meurent dans l'année qui suit une exacerbation d'insuffisance cardiaque (IC).
La prise en charge d'une poussée d'IC dépend de sa cause et de sa présentation. Par exemple, la reconnaissance et le traitement de facteurs précipitant (fibrillation auriculaire rapide, ischémie myocardique, infarctus...) sont primordiaux.
Quand une poussée d'IC s'accompagne d'hypotension, d'oligurie ou d'autres signes de bas débit, les agents inotropes peuvent être envisagés. Pourtant, le bénéfice clinique d'un traitement inotrope IV par bêta-agoniste ou inhibiteur de la phosphodiestérase est mince.
Sensibilisation au calcium
Le levosimendan est un nouvel agent développé pour le traitement de l'IC décompensée. Il sensibilise la troponine C au calcium ; par son action inotrope et vasodilatatrice, il améliore la contractilité myocardique sans accroître la demande du myocarde en oxygène.
Des études ont déjà montré que, en perfusion de 6 h à 24 h, le levosimendan améliore l'hémodynamique cardiaque. Il était nécessaire de comparer ce produit à la dobutamine ; tel était l'objectif de l'étude LIDO (Levosimendan Infusion versus DObutamine). Cette étude multicentrique randomisée en double aveugle a été conduite dans vingt-six centres de onze pays européens (Autriche, Danemark, Finlande, France, Allemagne, Hongrie, Italie, Suisse, Pays-Bas, Suède et Royaume-Uni). Pour la France, les investigateurs étaient : P. Gibelin, J.-L. Dubois-Rande, S. Benacerraf et J. Macquin-Mavier.
Etaient inclus des patients admis à l'hôpital pour une insuffisance cardiaque en bas-débit, qui nécessitaient une surveillance hémodynamique et un traitement par agent inotrope. Au total, 103 patients ont été assignés au groupe levosimendan et 100 dans le groupe dobutamine.
Amélioration de l'hémodynamique
On comparait l'effet de la dobutamine et du levosimendan sur l'hémodynamique sur une période de 24 heures ; puis, de façon prospective, on assurait un suivi clinique ; enfin, de façon rétrospective, on a analysé les données cliniques entre 31 et 180 jours.
L'objectif primaire était une amélioration hémodynamique (accroissement de 30 % au moins du débit cardiaque et baisse de 25 % de la pression capillaire pulmonaire).
Résultat : l'objectif primaire a été obtenu chez 29 (28 %) des patients du groupe levosimendan contre seulement 15 (15 %) dans le groupe dobutamine.
A 180 jours, 27 (26 %) des patients du groupe Llvosimendan étaient décédés, contre 38 (38 %) de ceux du groupe dobutamine.
« Lancet » du 20 juillet 2002, pp. 196-208.
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