QUE CE SOIT dans ou en dehors du cadre de la réforme de l'assurance-maladie, le ministre de la Santé a manifestement l'intention de s'attaquer au problème de la démographie médicale. Et il s'attelle à tous les aspects de la question. Celui, global, des effectifs est réglé, estime-t-il, depuis que la décision a été prise il y a trois semaines de porter à 7 000 le numerus clausus.
On sait maintenant que la question de la répartition géographique des médecins sera abordée, dans un premier temps, par le seul biais de l'incitation. Pas question de remettre en cause la liberté d'installation. Pour faire revenir dans les zones désertées des médecins, dont il comprend très bien qu'ils soient peu enthousiastes - « la médecine libérale (dans ces conditions) , il faut voir ce que c'est... Chapeau ! », s'est-il exclamé la semaine dernière sur France 2 -, Philippe Douste-Blazy souhaite que le dispositif incitatif qui existe déjà soit étoffé. Voilà pour la carotte. Le bâton n'existe pas encore, mais il est prévu qu'il puisse être actionné - cet hypothétique dispositif sera inscrit dans la réforme - si, au bout de quatre ans de régime incitatif, les médecins ne se décident pas à rationnaliser leur installation. Les restrictions programmées pourraient se traduire par une moindre prise en charge pour les patients des honoraires des médecins qui visseraient leur plaque dans les zones surmédicalisées.
Troisième biais d'intervention du ministre : la répartition des médecins par spécialités. C'est là que Philippe Douste-Blazy se montre le plus ferme - « directif », confesse-t-il - en reprenant le fléchage à l'internat (la « filiarisation », disent les experts) initié par Bernard Kouchner : « A la sortie des études de médecine, il faut dire "il y a 200 postes de chirurgien et 20 postes de dermatologue" et expliquer que c'est comme ça, parce que c'est la République. » Combattue par les internes, cette idée de la régulation des spécialités par « quotas » n'est pas neuve. Elle a déjà été mise en œuvre en 1999 pour la gynécologie-obstétrique, la pédiatrie et l'anesthésie, et, en 2002, pour la gynécologie médicale. C'est donc sa généralisation que Philippe Douste-Blazy met aujourd'hui sur la table.
La réforme de l'assurance-maladie en questions
Installation : de la fermeté mais pas de coercition... pour l'instant
Publié le 24/05/2004
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Source : lequotidiendumedecin.fr: 7546
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