Face à l'instabilité vésicale due à la survenue spontanée ou provoquée de contractions vésicales pendant la phase de remplissage de la vessie, ou pour l'hyperréflexie du détrusor, le traitement médical est le premier geste. Les médicaments anticholinergiques en constituent la classe de référence. Agissant sur le détrusor, ils entraînent une réduction des contractions vésicales, ce qui a pour effet une réduction de la pression intraviscérale et une augmentation de la capacité vésicale fonctionnelle.
Céris (chlorure de trospium) appartient à cette famille de médicaments. Ses propriétés antispasmodiques au niveau de la vessie ont été vérifiées et plusieurs études ont montré sa bonne efficacité tout à fait comparable aux médicaments de ce type sur le marché. Son originalité réside dans sa pharmacocinétique et dans son métabolisme, qui confèrent à Céris 20 mg des propriétés particulières favorisant sa bonne observance.
Demi-vie de 15 heures
Compte tenu de sa nature hydrophile, le chlorure de trospium est lentement absorbé. Sa demi-vie est longue, 15 heures, permet une administration toutes les douze heures, soit 2 comprimés par jour seulement. Son métabolisme hépatique est faible, ce qui implique peu, voire pas d'interactions avec les médicaments en place chez le patient : un point très important chez les personnes âgées le plus souvent polymédiquées. De plus, approximativement 70 à 80 % du chlorure de trospium étant excrétés par voie rénale sous forme inchangée, la présence dans les urines du principe actif pourrait contribuer à l'activité pharmacologique du produit et expliquer également que cette activité soit plus importante au niveau de la vessie qu'au niveau des glandes salivaires. En effet, contrairement aux autres produits appartenant à la même classe thérapeutique, la prise de Céris entraîne moins d'effets secondaires. En premier lieu, la sécheresse buccale, cause majeure d'abandon des traitements de l'incontinence urinaire par anticholinergiques, est considérablement réduite (4 % avec le chlorure de trospium contre 23 % avec le traitement de référence). On remarque que les effets neuropsychiatriques (confusion, anxiété, troubles de la conscience, agitations), présents lors de traitements anticholinergiques, n'existent pas avec Céris.
Ne passe pas la barrière hémato-méningée
L'explication est simple, le chlorure de trospium étant hydrophile, il ne passe pas la barrière hémato-méningée contrairement aux autres médicaments du même type mais lipophiles (étude Pietzo et col.).
Il apparaît donc que Céris (chlorure de trospium) présente un grand intérêt en raison de son efficacité associée à des effets secondaires moindres que les anticholinergiques usuels.
Céris 20mg des Laboratoires Madaus est depuis peu remboursé par la Sécurité sociale dans le traitement de première intention de l'incontinence urinaire liée à une hyperactivité vésicale. « Cette acceptation, souligne le Dr T. Hanh, directeur médical des Laboratoires Madaus, peut être considérée comme la reconnaissance officielle de l'efficacité et de la bonne tolérance de ce médicament à action purement périphérique, déjà largement prescrit dans la plupart des pays européens. »
Conférence de presse des Laboratoires Madaus avec, pour intervenants, les Drs G. Harrus-Revildi (psychanalyste), A. Mombet (urologue, Institut mutualiste Montsouris) et T. Hanh, directeur médical des Laboratoires Madaus.
Symptôme du silence
L'incontinence urinaire reste un « symptôme du silence ». Une personne sur trois ose consulter et, le plus souvent, très tardivement (au bout de cinq à sept ans). Le Dr Gisèle Harrus-Revidi, psychanalyste, suggère que « l'utilisation de mots moins agressifs tels "essie instable" ou "petite fuite" au lieu de l'expression incontinence urinaire, dédramatiserait une situation où rejet et dégoût sont de mise, car témoignage de la non-maîtrise du corps ».
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