L'instabilité posturale joue un rôle prépondérant dans l'étiopathogenèse des chutes des personnes âgés. Les conséquences fonctionnelles, psychologiques et sociales de ces chutes contribuant pour une large part à l'hospitalisation et à l'institutionalisation des personnes âgées, la conduite d'une exploration de la fonction d'équilibration et des réactions posturales doit être particulièrement rigoureuse.
On désigne sous le terme d'instabilité posturale, toute manifestation durable (contrairement aux vertiges proprement dits), perçue comme une sensation subjective de déséquilibre, survenant lors du maintien postural ou à la marche et/ou mise en évidence par l'évaluation clinique.
Vieillissement des structures
Cet état résulte du vieillissement des structures régissant le contrôle postural : déficits sensoriels, augmentation des latences des ajustements posturaux par diminution des vitesses de conduction nerveuses et de l'intégration centrale, modifications des stratégies d'adaptation motrices posturales, altération du système effecteur. En raison de son mécanisme physiopathologique, l'instabilité posturale se distingue des différentes formes d'ataxie et des vertiges qui signent l'origine vestibulaire.
Une enquête britannique (BORDE, 1986), menée sur près de 1 000 sujets (90 % de réponses exploitables), a montré que la prévalence des sensations de vertiges est de 30 %. Parmi les sujets symptomatiques, 32 % verbalisent leur plainte comme un vertige, 21 % comme un étourdissement, 24 % comme une instabilité posturale et 18 % comme la conjonction d'un étourdissement et d'une instabilité posturale.
Bilan de la fonction d'équilibration
« Le bilan clinique d'un patient ayant chuté devra avant tout exclure certains facteurs favorisants des chutes : coxarthrose, abolition des réflexes ostéo-tendineux témoignant d'une neuropathie périphérique, cataracte, prise de benzodiazépines, montée d'escaliers raides et mal éclairés... », rappelle le Dr C. Jeandel (CHRU Montpellier). Lorsque ces causes possibles de chutes sont éliminées, le médecin doit effecteur un bilan précis de la fonction d'équilibration à l'aide de tests comportementaux facilement réalisables et fournissant des indications fiables : test de Romberg, maintien de la station unipodale, test de Fukuda (qui étudie les déviations et les déplacements du corps lors d'une épreuve de piétinement aveugle) et test de Weiner (qui consiste à compter le nombre de pas effectués en arrière sous l'effet d'une poussée sternale).
Enfin, récemment deux nouveaux tests ont été développés. Au cours du « go up and go test », le patient, installé sur un siège avec accoudoirs placé à 3 m d'un mur, doit se lever, rester debout quelques instants, marcher jusqu'au mur, faire demi-tour sans toucher le mur, revenir vers son siège, en faire le tour et s'asseoir à nouveau (score établi de 1 en l'absence de signes d'instabilité à 5). Quant à l'épreuve de Tinetti, elle comprend 13 items explorant l'équilibre statique et 9 concernant l'équilibre dynamique à la marche.
Entretiens de Bichat 2001.
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