S'ils n'apportent pas d'argent aux équipes récompensées, les trois prix de l'INSERM assurent une reconnaissance professionnelle. « Pile ce que nous attendions », déclare la lauréate du prix 2002 de recherche en santé publique.
Marion Leboyer, responsable de l'équipe de psychiatrie génétique de l'unité INSERM 513 (Créteil), s'explique. « C'est la première fois que des travaux menés en psychiatrie sont récompensés en France. Par ce geste, l'INSERM tient certainement à nous encourager. »
Rares sont en effet les équipes françaises engagées dans cette discipline, pourtant en plein essor sur le plan international. L'INSERM, par exemple, ne compte que deux équipes en psychiatrie.
Le prix récompense l'ensemble des travaux menés par l'équipe de Créteil depuis sa création, en 1999. Trois pathologies y sont étudiées : la maladie maniaco-dépressive, la schizophrénie et l'autisme infantile. A la fois clinicienne et chercheuse, Marion Leboyer associe à la génétique classique deux approches originales : la recherche de facteurs de vulnérabilité (clinique ou biologique) chez la famille du malade, ainsi que l'identification de symptômes candidats permettant de définir des formes cliniques homogènes associées à des gènes candidats. Dernier projet en date : l'identification des facteurs de vulnérabilité génétique dans les troubles obsessionnels compulsifs. « Nous espérons que ce prix nous fera connaître, déclare la chef d'équipe. Car jusqu'à présent, nous avons bien du mal à recruter des familles et des malades pour nos études, malgré nos diverses publications internationales. »
Deux autres prix
Le deuxième prix INSERM, consacré à la recherche thérapeutique, revient à l'équipe « reconnaissance moléculaire et contrôle des fonctions cellulaires » (unité 201, Paris). Son directeur, le biochimiste Jean-Louis Mergny, résume ainsi les travaux qui y sont menés : « Nous recherchons des inhibiteurs de la télomérase dans le but de découvrir de nouvelles stratégies anticancéreuses. »
Plusieurs familles de molécules ont été mises en évidence, puis brevetées. « Leur efficacité in vitro ne fait plus de doute, indique Jean-Louis Mergny. Actuellement, ces molécules sont en cours d'évaluation sur des souris xénogreffées par des tumeurs humaines. »
Enfin, l'INSERM a décerné le prix de recherche en physiopathologie à l'équipe de l'unité 184 (Strasbourg) dirigée par Emiliana Borrelli. Principal sujet d'étude : la signalisation dopaminergique. Les recherches d'Emiliana Borrelli ont permis de montrer que le récepteur D2 joue un rôle clé dans l'établissement des propriétés renforçantes des drogues conduisant à la toxicomanie. A présent, la chercheuse tente de confirmer la participation de ce même récepteur à la schizophrénie.
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