Pour Mariana Gonzalez-Gomez, il faut faire vite pour pouvoir se faire inséminer en Espagne -où elle vit- avec le sperme de son mari décédé. La veuve de Nicola Turri, Italien, mort à Paris en juillet 2015 d'un cancer, se bat pour le respect de leur projet de conception d'un enfant. Mais au regard de la législation espagnole, qui autorise l'inséminéation post mortem, elle doit le faire dans un délai d'un an après le décès, donc jusqu'au 10 juillet au plus tard. En France -où est conservé le sperme congelé- l'insémination post mortem est interdite. Mais elle pourrait bien obtenir prochainement son transfert vers l'Espagne .
Contrairement au tribunal administratif en première instance, le rapporteur du Conseil d’État s'est en effet déclaré vendredi en faveur de cette requête. "Nous préconisons l'exportation" du sperme, a déclaré, lors d'une audience publique, Aurélie Bretonneau, rapporteur public, évoquant une situation "exceptionnelle", alors que la France interdit l'insémination post-mortem. C'est plus qu'un indice en faveur d'une décision favorable, car les avis du rapporteur public sont souvent suivis par la justice administrative.
La décision du Conseil d’État devrait être connue "dans les tout prochains jours", selon Me Jean-Pierre Chevallier, avocat de Mme Gonzalez-Gomez devant le Conseil d’État. "C'est une lueur d'espoir pour ma cliente, mais nous restons prudents et modestes", dans l'attente de la décision finale, a déclaré de son côté David Simhon, son autre avocat.
Avant le décès, le couple avait déjà fait une tentative d'insémination infructueuse. Et c'est après la mort de son mari, que Mme Gonzalez-Gomez avait engagé une procédure pour le transfert du sperme de ce dernier. Mme Gonzalkez-Gomez, qui vit désormais en Espagne, était présente vendredi à l'audience.
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