Pour la 10e année consécutive, le conseil national de l’Ordre des médecins (CNOM) publie les résultats de son Observatoire de la sécurité. Pour ce cru, l’institution constate « un très léger tassement » du nombre d’incidents signalés (agressions verbales, physiques, menaces, vols, vandalisme..) qui s’établit à 798 en 2012 contre 849 en 2011 et à 968 en 2010. Sur les dix dernières années, le nombre moyen de signalements s’est élevé à 666.
• Davantage d’agressions en millieu urbain
En nombre total d’agressions, la Seine-Saint-Denis est en tête (46), suivie du Nord (45) et de Paris (41). Mais si l’on prend en compte le ratio entre le nombre d’agressions et le nombre de médecins, c’est le Vaucluse qui remporte la palme (1,9 % des médecins de ce département ont subi une agression physique ou verbale), suivi de la Loire (1,5 %) du Cher (1,2 %), de la Savoie et du Cantal (1,1 %). L’Ordre précise que ces violences touchent de plus en plus les centres urbains (58 % en 2012 contre 50 % en 2010 et 44 % en 2008).
Enfin, ces agressions ont lieu le plus souvent dans le cadre d’un exercice de ville (77 % en 2012 contre 67 % en 2010). Viennent les établissements de soins (16 % contre 22 % en 2011), la localisation des autres agressions n’étant pas précisé.
• Les généralistes restent les plus touchés
Les médecins de famille représentent 56 % des victimes d’agression, contre 44 % pour les spécialistes (mais la proportion de spécialistes agressés est en augmentation régulière). Chez ces derniers, les ophtalmologues arrivent en tête (6 % des agressions), suivis des psychiatres (5 %) et des dermatologues (4 %). Les femmes représentent 46 % des victimes alors qu’elles ne constituent que 42 % de la population médicale.
• Le patient, la canne et le cutter
Le patient est l’agresseur dans 51 % des cas, même si cette tendance baisse légèrement (53 % en 2011).
Si ce n’est lui, l’agression peut venir principalement d’un accompagnant (17 %) ou d’une tierce personne. Ces agressions se déroulent le plus souvent sans arme (97 % des cas). Mais lorsque l’agresseur est armé, cela peut aller de la canne au cutter, en passant par le revolver ou la bombe lacrymogène.
• Des mots et des maux
L’agression est verbale dans 66 % des cas. Dans 23 % des cas, elle prend la forme d’un vol ou d’une tentative de vol, d’une agression physique dans 12 % des incidents et de vandalisme dans 11 % des cas.
En cas de vol, le butin est le plus souvent un sac à main, un portefeuille ou une sacoche, un tampon professionnel, un ordonnancier, de l’argent ou des moyens de paiement.
Les agressions physiques sont caractérisées le plus souvent par une intrusion dans le cabinet (12 %), par des coups et blessures volontaires (11 %) et parfois par des séquestrations ou des agressions sexuelles (1 %).
• Motifs variés
Le premier motif d’agression concerne un reproche sur la prise en charge (25 %). Viennent ensuite le vol (21 %), le refus de prescription (17 %), ou un temps d’attente jugé excessif (7 %). Plus rarement, l’agression est motivée par le refus de payer la consultation, un problème administratif, l’alcool ou la drogue, ou le coût du traitement proposé.
• Toujours peu de plaintes
Signe que les agressions se banalisent, 52 % des médecins qui en ont été victimes n’ont donné aucune suite (plainte, main courante) à l’incident subi. Parmi eux, seuls 74 % des victimes d’agressions physiques ont porté plainte. À noter que 8 % des incidents déclarés ont donné lieu à une interruption de travail, dont 2 % supérieure à 8 jours.
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