En Grande-Bretagne, ces dix dernières années, le nombre de procédures de réduction des petites lèvres a été multiplié par 5. C’est dire l’intérêt d’une étude portant sur 33 femmes demandant une chirurgie de réduction de leurs petites lèvres, adressées au spécialiste par leur médecin traitant. Dans ce groupe, la moyenne d’âge était de 23 ans.
Toutes les femmes étaient examinées par un gynécologue ; la taille de leurs petites lèvres était mesurée et comparée aux normes publiées. Résultat : toutes les femmes avaient des petites lèvres de taille normale, d’une largeur moyenne de 26,9 mm à droite et de 24,8 mm à gauche.
Cela dit, 3 des patientes se sont vu proposer une intervention en raison d’une asymétrie significative. Parmi les autres femmes, à qui la chirurgie a été refusée, 12 (40 %) ont indiqué qu’elles essaieraient de se faire opérer ailleurs, 11 ont accepté de voir un psychologue et 1 a été adressée en psychiatre.
On a demandé à ces femmes ce qu’elles souhaitaient obtenir par la chirurgie. Vingt (60 %) voulaient améliorer l’apparence de leurs petites lèvres ; d’autres voulaient remédier à un inconfort, d’autres à un manque de confiance ; d’autres encore voulaient améliorer leurs rapports sexuels.
Il a été demandé aux patientes à partir de quel âge elles étaient devenues insatisfaites de leurs petites lèvres. Au total, 81 % ont été capables de répondre à la question. C’était avant l’âge de 10 ans pour 5 d’entre elles, entre 11 et 15 ans pour 10, entre 16 et 20 pour 5, dans leur vingtaine pour 4 et dans leur trentaine pour 3.
Enfin, il a été demandé à ces femmes ce qui avait provoqué leur insatisfaction. Les raisons invoquées : une impression personnelle, une gêne physique, les commentaires d’un partenaire et des émissions télévisées sur la chirurgie génitale cosmétique.
« Ce qui est surprenant, c’est que toutes les participantes à cette étude avaient des petites lèvres de taille normale et que, malgré cela, près de la moitié continuait à vouloir se faire opérer », souligne Sarah Creighton, principal auteur de l’étude qui relève par ailleurs le jeune âge de certaines participantes (11 ans) : « Le développement des organes génitaux externes se poursuit dans l’adolescence et en particulier les petites lèvres peuvent se développer initialement de façon asymétrique puis devenir plus symétriques avec le temps. »
* « BJOG » : « An International Journal of Obstetrics and Gynaecology ».
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