Puisque Peter Brook, qui met en scène ce texte, nous dit qu'il est d'une force exceptionnelle, que l'auteur est quelqu'un d'essentiel, nous faisons amende honorable. Nous n'avons pas compris, rien compris et trouvé les interprètes faibles. La critique n'est pas une science exacte.
Trois scènes. A peine plus de cinquante minutes de représentation. Après tout « le Costume », fable accessible et puissante sur l'Afrique du Sud, ne durait pas plus. Mais même après lecture du texte, il nous faut bien reconnaître que l'on ne saisit pas en quoi ce texte bref et elliptique possède une quelconque puissance.
De quoi parle donc « Far Away », qui date de 2000 ? Premier acte : une petite fille face à une femme adulte, on comprendra que c'est sa tante plus tard. Dans une maison. La petite fille a vu le bizarre et sanglant trafic organisé par son oncle. Acte II. La jeune femme et un homme. Ils fabriquent des chapeaux. Lui fait ça depuis longtemps, elle est novice mais inspirée. Des prisonniers défileront avec les chapeaux sur la tête. A en mourir. Troisième acte. Revoilà la tante de l'ex-petite fille avec le même interlocuteur. A la toute fin ressurgit Joan, l'enfant d'autrefois. Elle parle en un monologue abscons de scènes cruelles de guerre.
Trois interprètes, Katryn Hunter pour Harper, Louise Andrieu ou Marie-Elisabeth Winckler pour Joan enfant, Jodhi May pour la même adulte, Julio Manrique, l'homme.
On ne fera pas semblant de juger cette proposition importante. Il y a une partie du public de Peter Brook qui se croit dans une église. Leurre. Qui osera dire qu'il y a là quelque chose à comprendre sur notre temps ? Pour nous, par-delà le désarroi, on peut confesser un chagrin profond.
Théâtre des Bouffes-du-Nord, à 20 h 30 du mardi au samedi à 16 h en matinée le dimanche. Durée : 55 minutes. Jusqu'au 30 mars (01.46.07.34.50.). Le texte est publié, dans la traduction de Marie-Hélène Estienne, aux éditions Actes Sud-Papiers.
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