D E nombreux patients sont traités par des anticoagulants oraux soit à titre préventif (prévention primaire des thromboses veineuses en cas de chirurgie à haut risque thrombotique), soit en relais de l'héparinothérapie pour le traitement curatif de la maladie thromboembolique (thrombose veineuse, embolie pulmonaire), soit encore en prévention des embolies systémiques chez les porteurs d'une prothèse valvulaire tissulaire ou mécanique, en cas de fibrillation auriculaire, d'infarctus du myocarde récent, de cardiomyopathie ou d'insuffisance cardiaque...
Seule la surveillance biologique permet de définir pour chaque patient la dose thérapeutique efficace et son maintien au long cours. Elle s'effectue par la mesure du temps de Quick exprimé en INR (International Normalised Ratio) : rapport du temps de Quick du patient (exprimé en secondes), sur celui du témoin élevé à la puissance ISI (index de sensibilité internationale)].
Plusieurs facteurs peuvent déstabiliser un traitement anticoagulant oral : non seulement certaines affections (hépatopathies, insuffisance hépatocellulaire, cancer, hyperthyroïdie...) et les interactions médicamenteuses, mais aussi la consommation excessive de certains aliments (choux, brocolis, épinards, abats...), le jeûne et l'absorption de boissons alcoolisées.
Il est donc recommandé de réaliser des contrôles systématiques à intervalles réguliers, de telle sorte que la moindre anomalie puisse être détectée rapidement et corrigée le plus tôt possible en réadaptant la posologie, car le risque potentiel majeur du traitement anticoagulant oral reste aujourd'hui la survenue de complications hémorragiques.
Accidents hémorragiques: 17 000 hospitalisations
« En France, 17 000 patients sont hospitalisés chaque année pour un accident hémorragique lié à la prise d'un anticoagulant oral », précise le Pr M. Michel Samama.
En pratique courante, les contrôles de l'INR se font le plus souvent dans les laboratoires de biologie privés, ce qui impose pour la sécurité du traitement un circuit de communication entre le biologiste, le patient ou son entourage et le praticien qui gère le traitement.
Récemment, des études menées en Europe et aux Etats-Unis ont démontré l'intérêt de l'automesure de l'INR dans la gestion d'un traitement anticoagulant oral.
Utilisée dans les cliniques spécialisées dans la surveillance de l'autocoagulation par des patients ayant été éduqués, cette méthode permet de maintenir entre 70 et 90 % d'entre eux dans la zone thérapeutique efficace, de réduire les complications liées au traitement, d'améliorer leur qualité de vie et de diminuer le coût du traitement anticoagulant.
En trois minutes à partir d'une goutte de sang capillaire
CoaguCheckS, mis au point par Roche Diagnostics, est un dispositif comparable à un lecteur de glycémie. Facile à utiliser, il permet, à partir d'une goutte de sang capillaire, de connaître dans les trois minutes la valeur de l'INR. Son efficacité et sa fiabilité ont été évaluées avec succès dans quelques centres spécialisés français (le premier centre d'anticoagulation a été créé à Toulouse par B. Boneu et ses collaborateurs), mais il n'est pas encore disponible en France.
Conférence de presse organisée par Roche Diagnostics GmbH avec la participation des Prs Michel Samama (Paris, France), Jack Ansell (Boston, Etats-Unis) et Joachim Boldt (Ludwigshafen, Allemagne).
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