PLUSIEURS PLAINTES sont en cours d’instruction, déposées notamment contre l’Agence de protection de l’environnement, organisme fédéral dont la responsable, une semaine après les attentats, rassurait les riverains sur la qualité de l’air.
Selon l’hôpital de Mount Sinaï, qui a examiné des milliers de personnes, 60 % avaient des problèmes respiratoires des mois après et une moitié souffrait de détresse mentale. Des milliers sont encore traités et d’autres en ont besoin, mais, faute de moyens, l’hôpital leur oppose une liste d’attente de quatre mois.
La polémique a repris avec la mort en janvier d’un policier de 34 ans, victime d’une série de maladies digestives et respiratoires. Pour la première fois, le rapport d’autopsie établissait un lien entre un décès et les heures passées à Ground Zero.
«Les matériaux sont partis en microparticules, entrant facilement dans les poumons», explique le Dr Stephen Levin, responsable du programme World Trade Center à Mount Sinaï, qui cite les vapeurs d’acide issues de la combustion du PVC et de l’amiante.
La survenue de cancers redoutée.
Le monde médical craint la survenue de cancers d’ici à quinze-vingt ans. «Nous avons des raisons de craindre que certains de nos secouristes se trouvent face à des risques accrus de cancers», affirme le Dr Levin.
Au total, 40 000 personnes ont déblayé le site, jusqu’en mai 2002, la plupart sans masque, au milieu d’incendies dont certains n’ont pu être éteints avant décembre 2001.
Le spectre du 11 septembre fait aussi son retour à travers une autre polémique. Des familles viennent de porter plainte contre la ville, arguant que la décharge de Fresh Kills, qui accueille les gravats des tours jumelles, contient des centaines de restes humains, selon de récentes déclarations de l’ancien gérant du terrain.
Selon leur avocat, Norman Siegel, un mois s’est écoulé après l’attentat avant que des entreprises spécialisées n’interviennent pour recueillir les morceaux de dépouilles et permettre leur identification.
«Les droits des 1152familles qui n’ont jamais reçu aucun morceau de dépouille sont bafoués, accuse-t-il. La Ville n’a jamais impliqué les proches sur le sort des débris. Leurs droits religieux aussi sont méprisés, un dépotoir n’est pas une sépulture.» Les familles souhaitent le transfert dans un «lieu de sépulture approprié» ou, mieux, le tri et l’analyse des restes.
Dans un communiqué, la Ville explique avoir accompli «de vastes efforts» pour trier au mieux les gravats, et traité «les restes de manière respectueuse».
Aujourd’hui, plus de la moitié des 2 749 morts de New York ont été identifiés. Les autres ont été inclus dans le bilan en fonction de présomptions : disparition ce jour-là, présence dans le quartier, etc.
Ce manque de traces laisse ouvertes bien des questions, comme pour la famille de Sneha Philip, disparue près du World Trade Center depuis le 10 septembre 2001 au soir et finalement exclue de la liste des défunts au début de 2004.
Pour la police, la jeune femme menait une double vie. Mais ses proches la croient morte dans les tours en voulant porter secours. Désormais, ils comptent sur les bijoux retrouvés dans les décombres, dernière chance de prouver que Sneha était une héroïne, comme l’affirme le magazine « New York » dans une enquête sur le sort mystérieux de la jeune femme.
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