UNE VINGTAINE de cadres du bureau national de la Confédération des syndicats médicaux français (CSMF) se sont réunis ce week-end à Ville-d'Avray (Hauts-de-Seine) pour préparer une rentrée riche en actualités. Des négociations conventionnelles qui peinent à se conclure ; un PLFSS qui s'annonce « archi-austère » pour les médecins libéraux dans un contexte économique tendu ; plusieurs sujets de crispation dans le projet de loi Patients, santé et territoires… La rentrée s'annonce « morose » aux dires du Dr Michel Chassang. «On se demande comment on va atterrir, rien n'est simple.» Le président de la CSMF espère toutefois que la situation va s'éclaircir avec la reprise des négociations conventionnelles. Et ce dès septembre, comme le prévoit le protocole d'accord signé en juillet par les syndicats de médecins libéraux et l'assurance-maladie. Plusieurs dossiers importants sont en suspens : la démographie médicale, le secteur optionnel, les contrats individuels rémunérés à la performance ou encore les revalorisations tarifaires avec une priorité au passage du C à 23 euros. Alors que le gouvernement recherche 4 milliards d'euros d'économie pour l'assurance- maladie, la CSMF redoute que ce climat pesant de rentrée incite les partenaires, le gouvernement et les caisses à repousser la conclusion des négociations conventionnelles en fin d'année. «Nous ne nous laisserons pas promener», assure le Dr Chassang. Trois semaines avant l'université d'été du syndicat à Cannes, du 19 au 21 septembre, le chef de file de la CSMF annonce qu'il sera «très vigilant» lors de la préparation du projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS) pour 2009. «Le contexte économique est tendu et il est peu probable que l'on fasse des cadeaux aux médecins, lâche un cadre de la Conf'. La question que se posent certains au sein du syndicat est de trouver un équilibre entre les généralistes et les spécialistes.» Le Dr Michel Combier, chef de file des généralistes de la CSMF, assure que l'équation ne se pose pas de la sorte. «On ne fait pas le bonheur des uns en enlevant quelque chose aux autres, affirme-t-il. Il est important de se mobiliser. Un projet de loi tente d'étatiser la médecine libérale en confiant l'installation des médecins aux agences régionales de santé (ARS) et en ajoutant de nouvelles contraintes aux généralistes.»
Débat autour des dépassements d'honoraires.
Outre la volonté des complémentaires d'encadrer le secteur II, le gouvernement prépare un décret pour octobre pour définir le « tact et la mesure ». Ce texte prévoirait des sanctions contre les praticiens qui ne les respecteraient pas. Redoutant des mesures offensives sur le secteur à honoraires libres, l'Union des médecins spécialistes (UMESPE) souhaite que l'accessibilité aux soins pour tous les patients soit favorisée «sur la base du volontariat, grâce à la diffusion du secteur optionnel, de l'option de coordination avec des compléments d'honoraires solvabilisés par les assurances complémentaires et redonnant aux actes médicaux des tarifs décents».
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