Des Français massivement favorables à la limitation des dépassements d’honoraires (90 %) mais prêts à payer parfois un peu plus pour avoir accès à des services (prévention, éducation thérapeutique...) ou à une couverture supplémentaire : tels sont les enseignements parfois paradoxaux d’une étude conjointe du cabinet Deloitte et de l’IFOP (*) sur la perception du système de santé.
• Hausse inéluctable mais jugée injustifiée des dépenses
Les sondés manifestent une « très forte conscience, perçue comme injustifiée, de l’augmentation des dépenses de santé », constate le cabinet Deloitte. 85 % d’entre eux jugent que ces dépenses vont continuer à augmenter, et 76 % estiment que cette augmentation est peu ou pas du tout justifiée.
Parmi les solutions avancées pour endiguer cette hausse, 90 % des Français jugent « importante ou primordiale » la limitation des dépassements d’honoraires. Ils sont 89 % à qualifier d’« intéressant » le fait que les mutuelles puissent donner accès à un réseau de professionnels de santé proposant des tarifs avantageux.
• Plébiscite pour la coordination des acteurs et le médecin traitant
93 % des sondés considèrent qu’il est essentiel de renforcer la coordination des différents professionnels de santé. Las, les Français sont 62 % à ne pas voir d’amélioration sur ce point, et 21 % à percevoir une dégradation. C’est sans doute la raison pour laquelle ils sont 88 % à juger primordial ou important la mise en place de maisons ou pôles de santé pluridisciplinaires. 84 % des sondés jugent important de donner au médecin traitant un rôle central dans l’accompagnement du patient.
• Cap sur la prévention
Parent pauvre du système de santé, la prévention est jugée importante par 87 % des Français. 57 % d’entre eux ont constaté une amélioration de leur santé suite à l’application d’une action de prévention, et 92 % sont convaincus qu’elle peut retarder l’entrée dans la dépendance.
Nombre de Français estiment que la prévention peut contribuer à réduire le déficit de l’assurance-maladie. Mieux, 40 % des sondés assurent qu’ils seraient prêts à payer un supplément à leur complémentaire santé pour bénéficier de cours d’éducation thérapeutique, avoir accès à des services de prévention ou obtenir des conseils précis sur les professionnels de santé ou les établissements médicaux.
• La e-santé
Elle semble convaincre de plus en plus nos concitoyens. 82 % d’entre eux pensent qu’elle peut améliorer la coordination des acteurs, et 76 % jugent qu’elle permet tout à la fois de limiter les coûts liés aux transports sanitaires et de mieux suivre les indicateurs biologiques. 74 % estiment que des outils de e-santé permettent d’améliorer la qualité de la prise en charge médicale.
• Intérêt pour les « surcomplémentaires »
Premier constat, les Français méconnaissent le dispositif de la loi sur la sécurisation de l’emploi qui prévoit la généralisation de la complémentaire santé à l’horizon du 1er janvier 2016. 50 % des sondés n’en ont pas entendu parler, et 34 % « ne savent pas vraiment de quoi il s’agit ». Cette mesure est cependant très bien perçue par trois quarts des sondés.
S’agissant de leur couverture, un Français sur deux accepterait d’avoir recours à une « supplémentaire santé » afin d’augmenter le niveau du remboursement. 22 % d’entre eux seraient prêts à payer entre 10 et 14 euros par mois pour un tel service, et 25 % y mettraient de 15 à 24 euros.
(*) : Étude portant sur un échantillon représentatif de plus de 2000 Français, sous forme de questionnaire adressé par e-mail, réalisée entre le 27 janvier et le 3 février.
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