LE SYSTÈME Intercept, distribué par Cerus Corporation dans de nombreux pays européens, est une innovation majeure pour la sécurité des produits sanguins labiles. L'inactivation par Intercept Blood System des agents pathogènes potentiellement présents dans les plaquettes et le plasma repose sur une technologie exclusive et brevetée. Elle est fondée sur la formation de liaisons croisées irréversibles entre les molécules d'ADN et d'ARN. Elles empêchent la réplication des agents pathogènes (technologie Helinx développée par Cerus).
Intercept Blood System utilise les propriétés d'une molécule photoactive : l'amotosalen, un des dérivés des psoralènes qui s'intercalent de façon réversible au niveau des bases pyrimidiques des molécules d'ADN ou d'ARN, simple ou double hélice. L'illumination par UVA crée des liaisons covalentes irréversibles qui interrompent les acides nucléiques et bloquent leur réplication, donc, leur transmission.
Un large spectre d'agents pathogènes.
De nombreuses études ont montré qu'Intercept permet d'inactiver un large spectre d'agents pathogènes : virus enveloppés ou non, bactéries, parasites.
L'inactivation des plaquettes se fait en quatre étapes :
– préparation d'une dose thérapeutique de plaquettes dans 35 % de plasma et 65 % de solution Intersol ;
– addition d'amotosalen au concentré plaquettaire ;
– illumination pendant 3-6 minutes par des UVA ;
– réduction de l'amotosalen libre avec le dispositif d'absorption (CAD).
Les plaquettes étant anucléées, Intercept n'affecte pas leurs fonctions.
L'inactivation du plasma se fait selon le même processus.
Les autorités européennes ont donné leur aval pour la commercialisation en Europe d'Intercept Blood System d'abord pour les plaquettes (2002), puis pour le plasma (2006).
En France, l'AFSSAPS l'a approuvé pour les concentrés plaquettaires en 2005, pour le plasma en 2007.
En juin 2007, Cerus Corporation a signé un accord de deux ans avec l'Etablissement français du sang (EFS) pour l'utilisation du système plaquettaire dans quatre régions, dont l'Alsace, et trois départements d'outre-mer (Guadeloupe, Martinique, Réunion), ce qui permet une prévention de la transmission de virus tels que celui de dengue, de la fièvre du Nil occidental ou de parasites.
Intercept globules rouges est en cours de développement clinique aux Etats-Unis et en Europe.
Conférence de presse organisée par Cerus Corporation.
Un essai grandeur nature
Durant l'épidémie de chikungunya dans l'île de la Réunion au cours de l'année 2005-2006, l'Etablissement français du sang de la région a arrêté les collectes de sang. Il a fait venir des concentrés de globules rouges et de plasma de métropole pour assurer les besoins transfusionnels. Mais les plaquettes ne pouvaient être importées en raison de la durée du transport.
Le système Intercept pour les concentrés plaquettaires a été utilisé rapidement, dès mars 2006. Bien qu'il n'ait pas encore été largement utilisé en France, il avait été étudié de façon approfondie par l'Etablissement français du sang en Alsace sous la direction du Pr J.-P. Cazenave.
A ce jour, plus de 2 000 unités de plaquettes, traitées par Intercept, ont été transfusées et aucun cas de transmission du chikungunya n'a été signalé.
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