APPARTENANT à la famille des lymphocytes, les cellules Natural Killer (NK), présentes en grande quantité dans le sang (jusqu’à 10 % des lymphocytes circulants), font partie du système immunitaire inné, première ligne de défense contre les pathogènes. Connues depuis de nombreuses années pour leurs propriétés singulières et leur exceptionnelle capacité à tuer les cellules cancéreuses ou infectées, leur usage en immunothérapie s’est longtemps heurté à un obstacle majeur : comment utiliser et contrôler leur potentiel sans rien connaître de leur mécanisme d’action ?
Identifier les récepteurs et les mécanismes.
Grâce au travail des scientifiques fondateurs et des équipes d’Innate Pharma, société biopharmaceutique française, cet obstacle est désormais levé. Ils ont, en effet, manipulé pharmacologiquement ces récepteurs à l’aide de petites molécules synthétiques et d’anticorps ; transformé ces nouveaux composés immunomodulateurs en candidats médicaments ; obtenu la première confirmation clinique de leur potentiel. C’est ainsi qu’ont été ouvertes de nouvelles perspectives dans le traitement de nombreux cancers, mais aussi de maladies infectieuses et auto-immunes. Autant de pathologies pour lesquelles cette voie thérapeutique est prometteuse.
Innate Pharma et Novo Nordisk, groupe pharmaceutique international d’origine danoise, ont annoncé la signature d’un partenariat stratégique sur le développement de nouveaux médicaments ciblant les cellules NK. Selon les termes de l’accord, Novo Nordisk investira également 10 millions d’euros dans le capital d’Innate Pharma dans le cadre d’une augmentation de capital réservée. Alors que la plupart des collaborations dans le secteur des biotechnologies concernent une maladie, une technologie ou une thérapie, le partenariat conclu entre Novo Nordisk et Innate Pharma est hautement stratégique. Il établit la mise en commun de la recherche et du développement des deux sociétés dans le domaine de la biologie des NK.
Une première collaboration, en 2003, entre les deux sociétés a été l’occasion de développer des compétences complémentaires et concurrentielles dans le domaine de l’immunothérapie et d’avancer sur un premier projet dans les phases initiales de recherche et de développement préclinique.
Des compétences complémentaires.
Fort de ces synergies, l’élargissement de ce partenariat profitera des compétences complémentaires des deux sociétés : celle d’Innate Pharma dans la manipulation pharmacologique du système immunitaire inné et celle de Novo Nordisk dans la mise au point et la production de médicaments à base de protéines. Aujourd’hui, en joignant leurs efforts à plus grande échelle, les deux partenaires ont pour objectif de développer un portefeuille de nouveaux candidats médicaments dans le domaine de l’immunothérapie, issus soit de leur propre recherche, soit de licences signées avec des tierces parties.
Selon les termes de l’accord, les parties s’engagent à collaborer, pour au moins trois ans, dans le développement de nouvelles molécules (principalement des anticorps) à même de stimuler ou d’inhiber l’activité des cellules NK. Bien que l’accord couvre toutes les indications thérapeutiques, les candidats médicaments seront prioritairement développés pour le traitement des cancers, des maladies auto-immunes et infectieuses. A titre d’exemple, l’une des recherches en cours, menée par les deux sociétés, porte sur les essais précliniques d’un anticorps qui bloque l’un des récepteurs NK inhibiteurs, augmentant ainsi l’activité des cellules NK, une approche ciblée qui semble prometteuse dans le traitement des cancers. Cette collaboration vise à accompagner chaque candidat médicament jusqu’à la fin des essais précliniques, moment où Novo Nordisk prendra la responsabilité du développement clinique et des études réglementaires.
Conférence de presse d’Innate Pharma et des Laboratoires Novo Nordisk.
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