Le Fonds d'orientation de l'information médicale et médico-économique (FOPIM) a été créé le 21 novembre 2001 par décret au « Journal officiel » dans le but de « fournir une information objective aux professionnels de santé sur les produits de santé admis au remboursement ».
Depuis, un certain nombre de voix se sont élevées pour regretter la lenteur avec laquelle cet organisme a pris son essor (« le Quotidien » du 13 mai 2003). Pis, il y a quelques jours, Richard Bouton, ancien président de syndicat MG-France et membre du comité d'orientation du FOPIM, se plaignait dans la presse de ce que « tout est à l'arrêt : on devait avoir une réunion le 14 mai, elle a été repoussée sine die . L'industrie pharmaceutique, manifestement, ne pouvait pas le supporter. »
La réponse du ministère de la Santé ne s'est pas fait attendre, et Jean-François Mattei a tenu à détailler l'ensemble des actions entreprises par le FOPIM : « Depuis mars 2002, le FOPIM a réalisé deux enquêtes sur les besoins d'information des prescripteurs, et a en outre contribué au volet concernant les professionnels de santé de la campagne d'information sur les médicaments génériques. Il a mis en place un groupe de travail sur les bases de données médicament et sur les logiciels d'aide à la prescription, et enfin, a lancé un appel à subvention pour des revues indépendantes. » Jean-François Mattei indique que « la multiplicité des acteurs institutionnels ayant vocation à communiquer auprès des médecins nécessite une rationalisation ; compte tenu de la réforme en cours de la commission de la transparence, il pourrait être envisagé de rapprocher le FOPIM de cette dernière ». Sur ce sujet, François Meyer, directeur de l'Evaluation économique et de l'information scientifique à l'AFSSAPS, et à ce titre responsable du FOPIM, est prudent : « Ça serait plutôt au ministre de s'exprimer, et il est trop tôt à ce stade pour parler de rapprochement entre la commission de la transparence et le FOPIM. Cela dit, il est parfaitement exact que ces deux organismes sont chargés de missions d'information, et on pourrait fort bien imaginer des synergies pour un certain nombre d'entre elles. »
Faire retomber la pression
De son côté, Richard Bouton semble désireux de faire retomber la pression : « C'est vrai qu'il y a eu une suspension des travaux sans qu'on sache d'où elle venait, et que des réunions ont été annulées, mais il s'agissait d'un malentendu. » Un point de vue partagé par François Meyer, qui précise que « Richard Bouton est une personnalité très réactive, et il a pu craindre, à cause d'une réunion prévue en mai et ajournée pour des raisons techniques sans qu'une nouvelle date ait été fixée au moment de cet ajournement, que certains avaient l'intention de passer le FOPIM à la trappe ; quant à moi, ça n'est nullement mon intention, et je n'ai évidemment reçu aucune instruction à ce sujet. Une nouvelle réunion a été fixée au 18 juin. »
En revanche, Richard Bouton est plus prolixe sur la suite des événements, et assure qu'après l'appel à projets lancé par le FOPIM, et visant à subventionner des revues pharmaceutiques et médicales contribuant à l'information des professionnels de santé sur le médicament et les autres produits de santé, le FOPIM a reçu environ 25 réponses. Un jury a sélectionné « cinq ou six projets parmi lesquels une ou deux créations de revues » et le conseil d'orientation se réunira le 18 juin prochain, comme nous l'a confirmé François Meyer, notamment pour se prononcer sur ces projets présélectionnés.
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature