IL n'existe aujourd'hui aucun traitement guérissant définitivement le psoriasis. Le but de la prise en charge est de « blanchir » et de réduire les lésions. Des traitements locaux peuvent être prescrits (topiques décapants, corticoïdes locaux, PUVA-thérapie), ou, par voie générale, lorsque le psoriasis est étendu (cytostatiques, immunomodulateurs, rétinoïdes par voie orale...). Néanmoins, les traitements par voie générale ne peuvent s'adresser à tous les patients, puisqu'ils réclament souvent une surveillance particulière et peuvent entraîner des effets secondaires plus ou moins gênants. Aujourd'hui, 78 % des patients disent qu'ils ne sont pas satisfaits de leur traitement.
En cas d'échec aux autres traitements.
Déjà inscrit pour le traitement des maladies inflammatoires chroniques en gastro-entérologie et en rhumatologie, l'infliximab (Remicade) a obtenu, en septembre 2005, pour l'ensemble des vingt-cinq Etats de l'Union européenne, une AMM dans le psoriasis en plaques modéré à sévère de l'adulte, en cas d'échec ou de contre-indication, ou d'intolérance aux autres traitements systémiques, y compris la ciclosporine, le méthotrexate ou la PUVA-thérapie.
Remicade bénéficie d'un recul important : dix ans d'expérience clinique et plus de 600 000 patients traités à travers le monde. L'obtention de cette nouvelle indication repose sur les résultats de deux études pivots multicentriques, randomisées, en double aveugle contre placebo : EXPRESS et SPIRIT. Dans les deux études, l'état de 8 patients sur 10 a été très nettement amélioré par un traitement avec Remicade.
En effet, dans l'étude EXPRESS, 80 % des patients ont obtenu une amélioration de plus de 75 % de leur score PASI initial à dix semaines d'un traitement par Remicade versus 3 % dans le groupe placebo. Vingt-six pour cent des patients ont même obtenu un blanchiment complet de leur peau, correspondant à une rémission de la maladie (PASI = 0) grâce à Remicade. La réponse au traitement était rapide, une différence significative apparaissant entre le groupe traité par Remicade et le groupe sous placebo dès la deuxième semaine de suivi ; cette réponse était durable jusqu'à cinquante semaines de traitement pour la majorité des patients répondant à Remicade. Au cours de l'étude, la proportion de patients présentant au moins un effet indésirable a été discrètement supérieure dans le groupe Remicade par rapport au groupe placebo.
Six à huit journées et demie par an.
En pratique, Remicade s'administre dans un établissement de soins favorisant une prise en charge personnalisée par une équipe spécialisée. Sa posologie est de 5 mg/kg en perfusion intraveineuse d'environ deux heures, avec une phase d'induction du traitement (1 injection à 0,2 et 6 semaines), suivie d'une phase d'entretien se réduisant à une injection toutes les huit semaines. Ainsi, le traitement se déroule en six à huit demi-journées par an, qui peuvent être programmées pour permettre au patient de mieux s'organiser et de mener la vie la plus normale possible. Pour accompagner les patients, Schering-Plough a développé une politique active d'aide à l'aménagement de centres d'accueil.
Maladie inflammatoire chronique de la peau, le psoriasis, qui apparaît souvent chez l'adulte jeune (20-25 ans), concerne de 3 à 5 % de la population européenne, hommes et femmes sans distinction. En France, on estime que plus de 3 millions de personnes sont concernées. Ces lésions, érytho-squameuses, peuvent se rencontrer sur de nombreuses parties du corps : cuir chevelu, genoux, coudes, dos, fesses, pourtour du nombril, ongles, organes génitaux externes. Elles peuvent provoquer des démangeaisons, des irritations, voire des douleurs.
L'évolution du psoriasis est imprévisible : la maladie est faite de rechutes, d'améliorations, d'extensions ou de diminution de la taille des zones atteintes. Les poussées sont favorisées par certains événements, comme les petits traumatismes de la peau, les infections, la prise de certains médicaments ou le stress. Dans 20 % des cas, des déformations articulaires peuvent se rencontrer (rhumatisme psoriasique). L'altération de l'image de soi et des relations à l'autre, liée au caractère chronique du psoriasis et aux contraintes des traitements actuels, retentit considérablement sur la qualité de vie. La gravité du psoriasis peut être évaluée objectivement, en fonction de l'étendue et de la sévérité des lésions, grâce à des échelles (PASI). Mais un même score de « gravité objective » peut être ressenti très différemment selon les patients ; il importe donc de mesurer l'impact de la maladie sur la qualité de vie du patient.
Conférence de presse organisée par Schering-Plough à laquelle participaient : M. Corvest (Aplcp), le Pr J.-P. Ortonne (Nice) et le Dr J. Moreau (Toulouse).
Une association d'entraide
L'Aplcp (Association pour la lutte contre le psoriasis), reconnue d'intérêt public en 1999, regroupe 15 000 adhérents dans toute la France. En s'appuyant sur un comité scientifique de renom, elle aide les patients psoriasiques à mieux vivre avec leur maladie. Ses principaux objectifs sont de : favoriser l'entraide morale et psychologique, d'informer et d'éduquer les patients (« Pso », revue trimestrielle), d'encourager la recherche médicale, enfin, d'assurer la reconnaissance des malades et de lutter contre la discrimination (moyens juridiques).
Aplcp, parc du Bondon, 23, rue Madame-de-Ségur, 56000 Vannes, tél. 02.97.46.48.56. Site Internet : www.aplcp.org.
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