Vieillissement de la population, progrès technologiques, maîtrise des dépenses de santé, tous ces éléments vont concourir au développement dans les prochaines années des besoins d'aide à domicile, que ce soit en termes de soins infirmiers, ou d'aide à l'accompagnement des actes essentiels de la vie quotidienne.
Dans ce contexte, l'infirmier libéral jouera un rôle central et de coordination, « du fait de sa position privilégiée auprès des patients ». Partant de ce constat, le Centre de recherche, d'étude et de documentation en économie de la santé (CREDES) a interrogé un millier d'infirmiers dans le cadre de l'enquête « sur la coordination entre l'infirmier libéral et les services d'aide au maintien à domicile » (ECILAD) 2001 (1). Il ressort de cette analyse que ces professionnels de santé ont bien souvent « une connaissance imprécise des différents intervenants du secteur de l'aide à domicile et de leur rôle ». Une méconnaissance que le CREDES attribue à « la complexité du secteur de l'aide à domicile ». Ainsi, un infirmier sur dix en zone urbaine déclare ne pas connaître les attributions des personnels sociaux dans sa zone géographique. Et au total, les prises de contact n'aboutissent à aucune solution pour 14 % des patients.
Le problème des compétences
Autre problème soulevé par l'enquête du CREDES, celui de la répartition des champs de compétence entre les secteurs sanitaire et social. Ainsi, dans le cas de l'aide à la toilette, qui concerne 71 % des personnes dépendantes de plus de 60 ans et vivant à domicile, il apparaît que l'infirmier délègue la prise en charge de l'hygiène du patient à d'autres professionnels « dans une proportion non négligeable de cas ». Ces infirmiers, souligne l'enquête, estiment que la toilette des patients ne relève pas de leurs fonctions dans environ la moitié des cas, et renvoient les patients à des « auxiliaires de vie » qui, selon ces mêmes infirmiers, sont les plus à mêmes d'accomplir cette tâche.
La conclusion de l'enquête du CREDES est claire : elle fait apparaître un manque de coordination entre les acteurs du médical et du social, notamment dans l'aide à domicile. Ses auteurs appellent de leurs vœux, une amélioration de la connaissance par l'infirmier des structures et des intervenants du secteur social, même s'ils ajoutent que l'implication du personnel infirmier dans la mise en place de l'aide à domicile reste « difficile mais est bien réelle ».
Pour eux, tant que des problèmes comme l'aide à la toilette n'auront pas été résolus entre les acteurs du médical et du social, leur coordination autour du patient restera difficile.
(1) « L'infirmier libéral et la coordination avec les services d'aide au maintien à domicile ». Bulletin d'information en économie de la santé du CREDES, n° 55, août 2002. Tél. 01.53.93.43.02/17.
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