Avec 2 700 postes vacants, sur un total de 50 000 personnels infirmiers employés dans ses établissements publics et privés, la région Ile-de-France n'est pas épargnée par la pénurie d'infirmières qui sévit aujourd'hui en France et à l'étranger. La pénurie se fait particulièrement sentir dans les cliniques privées (15,7 % de postes infirmiers vacants), d'autant que les rémunérations y sont plus faibles que dans le secteur public.
« Aujourd'hui, ça va déjà mal, mais nous avons des inquiétudes complémentaires pour le futur », reconnaît Dominique Coudreau, directeur de l'agence régionale d'hospitalisation d'Ile-de-France (ARHIF). « On est obligé de faire appel à tout un clavier de mesures. » Parmi ces mesures, il y a notamment le plan de retour à l'emploi des infirmières ayant cessé leur activité, que le gouvernement expérimente dans six régions (Ile-de-France, Rhône-Alpes, Champagne-Ardenne, Nord - Pas-de-Calais, Picardie, Lorraine) avant de le généraliser éventuellement à tout le territoire en 2002 (« le Quotidien » du 1er octobre).
En Ile-de-France, le plan de retour à l'emploi des infirmières est appliqué avec le concours des fédérations des établissements publics, l'Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP) et les fédérations des établissements privés et participant au service public hospitalier. Des affiches et des documents d'information seront diffusés par l'ARHIF. Surtout, un Numéro Vert, le 0800.10.54.10, est mis en place aujourd'hui en Ile-de-France pour renseigner et orienter les infirmier(ère)s diplômé(e)s d'Etat, spécialisé(e)s ou non, qui n'exercent plus depuis quelques années, mais souhaiteraient reprendre du service dans un établissement de santé. Ce Numéro Vert fonctionnera jusqu'au 17 novembre.
Remise à niveau
Une fois recrutées par l'établissement correspondant à leur demande, les personnes volontaires suivront pendant cinq semaines une formation de remise à niveau rémunérée. Cette session se décompose en deux semaines de formation théorique au sein de l'AP-HP, suivies de deux semaines de stage pratique dans l'établissement employeur et enfin d'une autre semaine de cours théoriques. Cette session de formation doit, selon l'ARHIF, « aider les infirmières à comprendre l'évolution de leur profession et à la resituer dans le contexte hospitalier actuel, remettre à niveau leurs connaissances techniques fondamentales et actualiser leurs connaissances des pathologies et prises en charge ».
Enquêtes
Au-delà de ce plan de retour à l'emploi lancé par les pouvoirs publics, l'ARHIF a consacré 60 millions de francs aux promotions professionnelles et lancé plusieurs enquêtes, afin de mesurer et de comprendre les facteurs de la pénurie d'infirmières en Ile-de-France. L'agence mène actuellement une enquête démographique auprès des établissements publics et privés pour évaluer les besoins dans les cinq ans à venir. Elle a aussi commandé deux études qualitatives pour comprendre les motivations des infirmières qui quittent le métier, et les difficultés rencontrées par les étudiants infirmiers, 20 % d'entre eux n'arrivant jamais jusqu'au diplôme. Les résultats de ces enquêtes devraient être présentées au printemps 2002.
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