Linda Giudice et coll. (Stanford) écrivent dans « Endocrinology » de juillet la mise en évidence d'anomalies de gènes exprimés au niveau de l'endomètre chez des femmes souffrant d'endométriose.
Ce qui pourrait, selon les chercheurs Californiens, rendre compte de l'infertilité associée à cette maladie. De plus, si les anomalies étaient confirmées sur une série plus grande, cela pourrait déboucher sur un test diagnostique non invasif de l'endométriose, pour remplacer la laparoscopie.
L'infertilité de l'endométriose serait associée à un défaut des molécules permettant l'arrimage de l'embryon à la paroi utérine, expliquent les gynécologues californiens.
La L-sélectine dans l'endomètre
Les chercheurs se sont appuyés sur des travaux antérieurs qui avaient montré nécessaire la présence de L-sélectine sur l'endomètre avant l'implantation embryonnaire.
Ils démontrent que, chez les femmes infertiles en raison d'une endométriose, on trouve des taux très insuffisants d'une enzyme impliquée dans la synthèse du ligand de la L-sélectine, à la surface de l'endomètre.
Pour parvenir à ce résultat, les chercheurs ont collecté des prélèvements d'endomètre chez 15 femmes volontaires non enceintes, dont 8 présentaient une endométriose et 7 non ; cela au moment de la « fenêtre d'implantation », c'est-à-dire la période pendant laquelle l'utérus est réceptif pour l'implantation de l'embryon au cours du cycle menstruel (du 20e au 24e jour au cours d'un cycle de vingt-huit jours).
Une méthode d'analyse par puce à ADN permettant de cribler un grand nombre de gènes en une seule étape, a été appliquée. Sur un analyse de plus de 12 000 gènes, les auteurs en ont détecté 91 dont l'expression est plus que doublée chez les femmes présentant une endométriose, comparativement à celles qui sont indemnes de la maladie. En outre, ils ont identifié 115 autres gènes dont l'expression est diminuée de moitié en cas d'endométriose.
Trois groupes de gènes
L'analyse plus fine indique que l'on peut discerner trois groupes de gènes susceptibles de jouer un rôle dans le développement de l'endométriose pendant la fenêtre d'implantation. Le premier augmente normalement, mais diminue dans l'endométriose ; le deuxième décroît normalement et augmente dans l'endométriose et c'est dans ce groupe que se trouve le gène de l'enzyme nécessaire à la synthèse du ligand de la L-sélectine ; un seul gène qui diminue normalement et encore plus dans l'endométriose compose le troisième groupe.
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