Ces recommandations étaient attendues, puisque leur version antérieure datait de 2004. Il y avait urgence à les adapter. En effet, en sept ans, l’écologie bactérienne a évolué avec des résistances bactériennes, consécutives pour partie au mésusage ou au surusage des antibiotiques, en progression permanente.
Deux principaux messages surgissent de ces recommandations. Tout d’abord, il s’agit de la nécessaire réduction des indications de l’antibiothérapie dans les infections respiratoires hautes, c’est-à-dire une recommandation en faveur d’une réduction de la consommation. Ensuite, lorsqu’une prescription est justifiée, l’orienter vers l’amoxicilline ou l’association amoxicilline - acide clavulanique, qui sont des molécules anciennes et génériquées.
Ces recommandations ont été élaborées par un groupe d’experts mandatés par l’AFSSAPS. Le travail, qui a duré plus d’un an, a suivi le circuit habituel. Pourtant, alors qu’elles étaient finalisées, le directeur de l’AFSSAPS a indiqué son refus de les publier sous le label de l’agence. Le motif invoqué se fondait sur des liens d’intérêt avec des firmes pharmaceutiques attribués à certains experts. Et ce alors que ces recommandations n’apparaissent jamais en faveur de l’utilisation de molécules récentes non génériquées.
Le directeur de l’AFSSAPS a reconnu, après que les membres du Groupe de travail sur les anti-infectieux (GTA) ont démissionné en bloc en réponse à sa décision, que ces recommandations « correspondent sans conteste à un besoin de santé publique pour la prise en charge des infections hivernales ». Il a approuvé le fait que « ces recommandations soient rendues publiques au nom des sociétés savantes ». Ce refus de publication laisse augurer d’un délai long avant que de nouvelles recommandations, rédigées selon de nouvelles règles mais au final très probablement identiques, ne voient le jour.
Toutes ces raisons poussent les trois sociétés savantes à les rendre publiques sans délai.
Pour que chacun puisse en prendre connaissance, les conflits d’intérêts potentiels déclarés par les experts qui ont participé à sa rédaction sont accessibles sur www.infectiologie.com).
Recommandations disponibles à l’adresse internet suivante: www.infectiologie.com
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