D ANS ce texte, le Dr Wise rappelle que l'utilisation rationnelle des antibiotiques et la mise en uvre d'actions de prévention sont les deux seules armes dont disposent les médecins pour combattre ce qu'il considère comme un réel fardeau économique.
Il souligne aussi que l'utilisation des antibiotiques peut être optimisée en privilégiant systématiquement les molécules les plus adaptées aux germes en cause, en se référant à l'antibiogramme s'il a été pratiqué ou en choisissant de façon empirique selon le germe suspecté avant l'obtention des résultats bactériologiques complets. Le Dr Wise rappelle en effet que le traitement doit être mis en place rapidement, puisque le délai reste l'un des grands facteurs qui contribue à majorer la morbidité et la mortalité dans ce type d'affection.
L'optique d'un traitement empirique
Dans l'optique d'un traitement antibiotique empirique, il explique que l'émergence de résistances - à la pénicilline pour le streptocoque et à la méticilline pour le staphylocoque doré - doit inciter à choisir, exclusivement chez des malades à risque (antécédent récent de prise d'antibiotiques et, en particulier, de fluoroquinolones, cathéter veineux ou sonde urinaire, pathologie concomitante), un traitement par des molécules récemment mises sur le marché, telles que les glycopeptides (vancomycine, teicoplanine), les streptogramines (quinupristine/dalfopristine), ou une nouvelle classe thérapeutique récemment mise sur le marché en Grande-Bretagne et aux Etats-Unis, les oxazolidinones (linezolid).
Le calcul du prix de revient
« Dans l'optique d'un traitement empirique, le prix de revient des antibiotiques de nouvelle génération ne doit pas constituer un obstacle au choix de la molécule », rappelle le Dr Wise. Si, effectivement, ces nouveaux médicaments sont d'un coût bien plus élevé que les molécules d'« ancienne génération », il convient aussi de prendre en compte le coût total du traitement - allongement de la durée d'hospitalisation en cas de traitement inapproprié ou inadéquat - au moment du choix de la prescription. Ainsi, comme l'explique le Dr Wise, « lorsque l'on intègre la tolérance d'un produit, le coût de la préparation et de l'administration du traitement, et la surveillance clinique et biologique, un produit de nouvelle génération - en particulier lorsqu'il est administrable par voie orale - peut se révéler moins coûteux qu'une molécule de référence ».
11e ECMID. « A New Approach to the Treatment of Nosocomial Infections : Improving the Care of More than Nine Million People Worldwide », une conférence de presse du Dr Richard Wise.
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