Après avoir étudié trois enfants n'ayant pas de lien de parenté entre eux et souffrant d'infections récurrentes avec faible réponse inflammatoire, des chercheurs ont découvert la cause : un déficit héréditaire en IRAK-4 (Interleukine 1 Receptor-Associated Kinase), protéine qui intervient dans les signaux immuns innés.
C'est « la première caractérisation de patients humains porteurs d'un déficit héréditaire en IRAK-4 et d'anomalies fonctionnelles dans la voie de signal commune TIR-IRAK », déclare l'équipe internationale, menée par le Dr Jean-Laurent Casanova, de l'hôpital Necker - Enfants-Malades (Paris) (TIR : Toll-IL1-Receptor).
Les enfants atteints, en bonne santé par ailleurs, ne développent qu'un spectre étroit d'infections spécifiques : des infections à bactéries pyogènes, principalement à S. pneumoniae et à S. aureus.
Ce spectre étroit est une surprise car les souris porteuses d'anomalies dans TIR-IRAK développent un large spectre d'infection, ce qui laissait supposer que la voie de signal TIR-IRAK joue un grand rôle dans l'immunité aux infections.
Mais il en va différemment chez l'homme. Cette découverte révèle que « la voie de signal TIR-IRAK est cruciale pour l'immunité protectrice contre les bactéries pyogènes, mais est redondante contre la plupart des autres micro-organismes », concluent les chercheurs.
Les membres de la superfamille du récepteur Toll-like et du récepteur interleukine 1 sont caractérisés par un domaine intracytoplasmique TIR. Lorsque des ligands des micro-organismes se lient au récepteur Toll-like, le domaine intracytoplasmique TIR recrute les molécules IRAK (au nombre de quatre) et la voie de signal TIR-IRAK active une série de cytokines qui participent à la défense immune.
« Science », 14 mars 2003, sciencexpress.org.
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