Au cours de l'infection par le VIH, il est prouvé qu'une observance du traitement antirétroviral au moins égale à 95 % est nécessaire pour obtenir et maintenir un bon contrôle de la réplication virale. Depuis leur commencement, en 1996, les multithérapies ont beaucoup évolué. Face aux mutations virales et au développement de résistances, les molécules doivent répondre à différents critères : être puissantes et avoir une efficacité durable ; présenter un profil virologique favorable en ne conférant pas de résistances croisées et en restant actives sur les souches mutées ; être peu toxiques à moyen ou long terme, tout en s'intégrant dans un schéma thérapeutique simplifié.
Actuellement, les schémas thérapeutiques recommandent l'association de deux inhibiteurs nucléosidiques de la transcriptase inverse (IN) à une antiprotéase (IP), de deux IN à un INN, ou de trois IN. En ce qui concerne le choix d'un INN, plusieurs essais cliniques ont démontré l'efficacité antirétrovirale de l'EFV.
Simplicité de prise de l'EFV
Les résultats de trois essais principaux ont été retenus : il s'agit, dans les trois cas, d'essais réalisés chez des patients qui n'avaient pas pris au préalable d'IP et d'INN. Lors de deux études contrôlées, 006 et ACTG , menées pendant une période d'un an environ, où l'EFV était associé à deux IN et/ou à des IP, on a observé une réduction de la charge virale au-dessous des limites de détection et une augmentation des taux de CD4 tant chez les patients naïfs que ceux prétraités. Par ailleurs, un autre essai (020) a comparé chez 327 patients les associations EFV + indinavir + 2 IN et indinavir + 2 IN. Après 24 semaines de suivi, il a démontré l'efficacité de l'EFV chez des patients antérieurement traités uniquement par IN. Les meilleurs taux de réponse ont été obtenus chez les patients ayant changé d'IN lors de l'inclusion, montrant que l'efficacité de la molécule pouvait être liée à la simplicité de prise de l'EFV et donc à une meilleure observance.
Les Laboratoires Bristol-Myers Squibb ont cherché à simplifier encore ce traitement constitué de trois gélules à 200 mg en une prise par jour. Mais pour cela, il fallait que, dans le nouveau dosage (un comprimé à 600 mg), la molécule présente une demi-vie pharmacologique suffisante, imprègne de façon durable l'organisme, n'augmente pas les interactions médicamenteuses et présente un quotient inhibiteur suffisant, c'est-à-dire équivalent au schéma thérapeutique en trois prises. Les caractéristiques pharmacocinétiques de l'EFV, en particulier une longue demi-vie plasmatique, ont permis la réalisation d'un comprimé dosé à 600 mg. Ce dernier présente la même efficacité et la même tolérance que celles procurées par trois gélules dosées à 200 mg.
Information suffisante du patient
Les effets indésirables se manifestent sous forme de troubles neuro-sensoriels (sensation vertigineuse, troubles de l'équilibre), de troubles de l'organisation du sommeil et de troubles cutanés. Ces effets sont fréquents puisqu'ils atteignent à peu près 50 % des patients. Ils sont précoces et s'estompent après quelques jours ou quelques semaines. Ils peuvent parfaitement être pris en charge par un médecin généraliste. La prescription du traitement doit s'accompagner d'informations suffisantes afin de rendre le patient acteur de sa thérapie. Il est préférable de commencer le traitement un week-end, d'éviter au début la prise d'alcool ainsi que la conduite et de prendre le traitement au coucher.
D'après un symposium organisé par les Laboratoires Bristol-Myers Squibb.
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