N OUVELLE antiprotéase associant dans la même formulation, du lopinavir et une faible dose de ritonavir, Kaletra est indiqué, en association à d'autres antirétroviraux, pour le traitement des adultes et des enfants de plus de 2 ans infectés par le VIH, qu'ils soient naïfs d'antirétroviraux ou déjà prétraités.
Kaletra contient un nouvel inhibiteur de la protéase du VIH, le lopinavir, qui, avec une concentration efficace 50 basse (CE50 : 0,064 mg/ml), possède une puissante activité antirétrovirale.
L'inhibition des protéases du VIH1 et du VIH2 rend l'enzyme incapable de synthétiser le précurseur protéolytique Gag-pol, ce qui entraîne la production de particules VIH immatures et incapables d'initier de nouveaux cycles infectieux.
Le lopinavir est associé à une faible dose de ritonavir, première antiprotéase du VIH évaluée dans le cadre d'une trithérapie (essai Stalingrad), qui permet, grâce à son action inhibitrice sur le cytochrome 450, de freiner la métabolisation hépatique du lopinavir et donc d'en augmenter les concentrations plasmatiques résiduelles (Cresd.).
L'association d'une puissante activité antirétrovirale et de concentrations plasmatiques résiduelles élevées permet d'obtenir un quotient inhibiteur élevé (QI = Cresd./CE50), paramètre important d'efficacité sur les souches virales sauvages et mutées.
78 % de patients indétectables après deux ans de traitement
L'obtention de l'autorisation de mise sur le marché de Kaletra repose sur les résultats de nombreuses études cliniques réalisées dans le monde entier.
Les études de phase II et de phase III ont porté sur plus de 700 patients naïfs d'antirétroviraux ou en échec de traitement avec les inhibiteurs de la protéase du VIH.
Dans une étude de phase II menée chez 100 patients adultes, naïfs d'antirétroviraux, Kaletra a été associé à deux analogues nucléosidiques (la lamivudine et la stavudine). Au terme de cent huit semaines de traitement, 78 % des patients avaient une charge virale indétectable au seuil de 50 copies/ml, en intention de traiter, ce qui montre une remarquable durabilité de l'efficacité antirétrovirale de cette association.
Dans une étude de phase III menée en double aveugle contre placebo chez 653 patients adultes naïfs d'antirétroviraux, Kaletra a été comparé au nelfinavir, les deux médicaments étant associés à la lamivudine et à la stavudine. Kaletra s'est montré plus efficace pour faire diminuer la charge virale des patients. Après 48 semaines de traitement, 67 % des patients traités par Kaletra avaient une charge virale indétectable au seuil de 50 copies/ml, 52 % dans l'autre groupe.
Adhésion au traitement : 98 %
Kaletra se caractérise par un bon profil de tolérance, ce qui permet une bonne observance, critère indispensable à l'efficacité : une observance d'au moins 95 % est nécessaire au maintien d'une charge virale indétectable.
Les analyses de tolérance ne montrent qu'un faible taux d'arrêts de traitement (2 à 3 %) pour effets indésirables, dont les plus fréquents sont des douleurs abdominales, des vomissements, des diarrhées, des selles molles, des sensations de fatigue, des céphalées.
Ce profil de tolérance associé à la maniabilité du produit (3 capsules molles deux fois par jour sans contrainte alimentaire) permet d'obtenir un taux d'adhésion de 98 % des patients au traitement (étude M97-720 à 72 semaines).
Une étude menée chez des enfants âgés de plus de 2 ans traités par Kaletra solution buvable montre que l'efficacité et la tolérance du traitement sont similaires à celles observées chez les adultes.
Une barrière génétique élevée
Le développement de mutations de résistance est une des principales causes de l'échec thérapeutique chez les patients infectés par le VIH.
L'analyse des données virologiques montre qu'aucune mutation de résistance aux antiprotéases n'a pu être décelée chez 450 patients naïfs d'antirétroviraux traités par Kaletra dans les différentes études, ce qui suggère que Kaletra possède une « barrière génétique » élevée face au développement des mutations de résistance sur la protéase du VIH.
Au total, grâce à une bonne adhésion des patients au traitement, à son quotient inhibiteur et à sa barrière génétique élevés, Kaletra offre une remarquable durabilité de l'efficacité antirétrovirale.
Kaletra a été utilisé en France depuis 1999, dans le cadre d'un programme d'accès précoce chez 270 patients en situation d'échec thérapeutique, et à partir de mars 2000 dans le cadre d'une autorisation temporaire d'utilisation (ATU) de cohorte. Ainsi, jusqu'au 17 avril 2001, plus de 3 800 patients ont déjà pu bénéficier de Kaletra, médicament qui, aujourd'hui, peut être prescrit par des médecins expérimentés dans la prise en charge de l'infection à VIH.
Conférence de presse organisée par les Laboratoires Abbott.
Abbott et le VIH
Les Laboratoires Abbott, très impliqués dans la lutte contre l'infection à VIH, ont mis en place en juin 2000 le programme « Step Forward » dans le but d'offrir une assistance aux enfants orphelins victimes de cette maladie.
Cette opération, qui a débuté en Tanzanie, se poursuit au Burkina Faso ainsi qu'en Inde, et le 6 avril dernier un centre spécialisé pour enfants a été ouvert à Constanta en Roumanie. Des fonds seront alloués et un travail de collaboration entre les médecins de l'hôpital municipal de Constanta et des équipes américaines sera établi. Outre l'allocation de Kaletra et Norvir, ce centre de soins sera doté de tests diagnostiques et de matériel aussi longtemps que le traitement de ces enfants le nécessitera.
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