L'avènement des traitements antirétroviraux hautement actifs (HAART) a constitué un progrès indéniable dans la prise en charge des patients infectés par le VIH, en augmentant leur espérance de vie. Mais ce ne sont pas des traitements curatifs. En ayant permis de transformer l'infection par le VIH en une maladie chronique nécessitant des soins au long cours, ils posent aussi des difficultés nouvelles dans cette pathologie : maintien de l'observance, risque de résistances, gestion des effets indésirables, souci de la qualité de vie. C'est ce qu'a souligné le Pr José M. Gatel (Barcelone), lors du 7e Symposium européen sur le VIH, à Budapest début février : « Désormais, nous avons besoin de médicaments qui non seulement prolongent la vie de nos patients, mais qui améliorent leur bien-être et leur état de santé général. »
Pour obtenir ce résultat, il est indispensable que les traitements soient plus faciles à prendre. Franco Maggiolo et son équipe (Bergame) ont mis en évidence deux facteurs influençant l'observance de leurs patients : le nombre de médicaments prescrits et le nombre de prises quotidiennes. Puis dans une étude prospective ayant porté sur 75 de leurs patients traités pour la première fois (étude Once), ils ont montré qu'un protocole simplifié améliore les réponses virologiques et immunologiques par rapport aux protocoles plus complexes, en même temps que l'observance. De ce dernier point de vue, les médicaments à prise unique quotidienne semblent prometteurs.
L'atazanavir, des Laboratoires Bristol-Myers Squibb, est un nouveau médicament de ce type (posologie de deux comprimés une fois par jour). Inhibiteur de protéase (IP), il est actuellement en phase III de développement. Une étude randomisée ayant porté sur 467 patients « naïfs » de traitement antirétroviral, traités pendant 48 semaines, a montré que son efficacité est comparable à celle du nelfinavir administré deux fois par jour, avec une bonne tolérance.
Meilleur profil lipidique sous atazanavir
Un autre résultat de cette étude apparaît particulièrement intéressant : sous atazanavir, le profil lipidique des patients est meilleur à la fin de l'essai, pour le cholestérol total, le cholestérol LDL à jeûn et les triglycérides à jeûn. Comme l'a exposé le Dr Gilles Chorioni (Paris), un des problèmes posés par l'utilisation au long cours des IP est la détérioration du bilan lipidique des patients et donc un risque accru d'accident cardio-vasculaire, qu'ont suggéré diverses études. Certaines ont montré un risque d'infarctus du myocarde plus élevé chez ces patients. Bien qu'il soit actuellement difficile de faire la part des IP et des autres facteurs de risque cardiovasculaire (en particulier le tabagisme), il est sans aucun doute utile d'établir précocement ce risque chez les patients et, à l'avenir, de préférer des médicaments qui altèrent le bilan lipidique le moins possible.
7e Symposium européen sur le VIH, organisé par les Laboratoires Bristol-Myers Squibb. Budapest, 1-3 février 2002.
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