Le principe des ARN antisens refait son apparition, cette fois contre le VIH. La technique vise à inhiber l'expression d'une mutation dominante ou d'un virus. Elle repose sur l'hybridation d'un ARN messager simple brin avec un court ARN de séquence complémentaire introduit artificiellement dans la cellule. Le produit de cette hybridation, un ARN localement double brin, est rapidement dégradé par les nucléases de la cellule. Les ARN double brins de plus de 30 pb sont, en outre, connus pour induire la secrétion d'interférons.
Cette technique, donc, avait fait l'objet d'un certain nombre d'expérimentations dans les années 1990, allant jusqu'aux essais cliniques. Mais les résultats se sont révélés décevants. Le nouveau travail publié dans « Nature Medicine » relancera peut-être les recherches.
Les auteurs américains ont en effet montré, dans des cellules HeLa, que des antisens longs de 21 à 23 bases peuvent inhiber l'expression du récepteur CD4, ce qui se traduit par une baisse du taux d'infection par le VIH, de l'expression de la protéine virale Gag, ou encore de l'expression de la protéine p24, normalement exprimée par le virus latent réactivé.
Après les déconvenues enregistrées avec les antisens, il est difficile de se prononcer sur l'avenir des travaux concernant le VIH. On peut seulement remarquer que les espoirs placés un temps dans cette approche n'ont pas été entièrement abandonnés.
C.D. Novina et coll., « Nature Medicine », vol. 8, n° 7, juillet 2002.
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