Entre 6 heures du matin et midi, les concentrations plasmatiques d'adrénaline et de noradrénaline augmentent, de même que celles d'angiotensine qui présentent un pic vers 8 heures du matin. La viscosité sanguine, l'agrégation plaquettaire et l'activité du plasminogène s'élèvent également pendant la matinée. A cela, il faut ajouter l'augmentation de la pression artérielle qui décrit un pic physiologique le matin.
Ces différentes manifestations expliquent la vulnérabilité aux accidents cardio-vasculaires qui, d'après une étude épidémiologique effectuée en 2001, se traduit par une augmentation du risque d'accident vasculaire cérébral, d'infarctus du myocarde et de mort subite de, respectivement, 49 %, 40 % et 29 %, entre 6 heures du matin et midi. Autre témoin, l'analyse du registre des réseaux régionaux de prise en charge préhospitalière et hospitalière de l'infarctus du myocarde d'Ile-de-France de juin 2000 à juin 2001 a clairement mis en évidence une relation étroite entre le nombre d'appels du SAMU et l'heure, avec une nette prédominance pour la tranche 6-12 heures et un pic entre 10 heures et midi.
Chaque minute compte
La morbidité et la mortalité de l'infarctus du myocarde sont étroitement liées à la rapidité de prise en charge. A cet égard, le développement des unités de soins intensifs cardiologiques et des méthodes de reperfusion a fait chuter la mortalité précoce des infarctus de 25-30 % en 1960 à 5-10 % actuellement. Néanmoins, des progrès sont encore possibles, notamment grâce à la thrombolyse préhospitalière qui, sous réserve qu'elle puisse être pratiquée avant la sixième heure, permet une réduction de la mortalité de 15 %. D'où l'importance de l'éducation des patients afin qu'ils sachent réagir au mieux dès l'apparition des premiers signes.
Colloque organisé par les Laboratoires Boehringer Ingelheim, auquel participaient le Pr Pierre Carli, le Dr Patrick Goldtein, le Pr Jacques Puel et le Dr Laurent Chevallier.
Une campagne d'information
Le Laboratoire Boehringer Ingelheim lance une campagne de sensibilisation à destination des médecins généralistes et surtout du patient et de son entourage. Informer sur les risques du petit matin, respecter les prescriptions médicales, en particulier les traitements antihypertenseurs, surveiller la pression artérielle, améliorer l'hygiène de vie et arrêter de fumer sont quelques-unes des règles de base. Il importe également que patient et entourage connaissent les signes d'infarctus, notent l'heure de début des symptômes, demandent de l'aide sans tarder et soient en mesure de donner des indications claires et précises à leur interlocuteur.
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