D EJA commercialisé aux Etats-Unis sous le nom de TNK-t-PA, Metalyse (tenecteplase) a obtenu une autorisation de mise sur le marché européen à la fin du mois de février.
Disponible dans six pays européens, dont l'Allemagne, les Pays-Bas, la Suède, l'Autriche, le Danemark et la Finlande, elle devrait être commercialisée dans d'autres pays au cours de cette année et de l'année prochaine.
Metalyse est une variante d'altéplase (Actilyse), dérivé DNA recombinant de l'activateur du plasminogène (t-PA), développé également par Boehringer Ingelheim et qui, depuis sa commercialisation, a permis de traiter plus d'un million de patients à travers le monde.
Actilyse et Metalyse sont tous les deux des activateurs du plasminogène qui activent la biotransformation du plasminogène en plasmine, entraînant la dissolution du caillot de fibrine en produits de dégradation solubles.
En 1993, la publication de l'étude GUSTO 1, portant sur plus de 40 000 patients qui présentaient un infarctus du myocarde à la phase aiguë, a confirmé l'intérêt de l'altéplase en termes de réduction de la mortalité. Une étude angiographique réalisée en parallèle dans un certain nombre de centres (GUSTO 2b) a permis d'établir de façon très convaincante le lien entre la reperméabilisation très précoce de l'artère coronaire lésée et le bénéfice clinique (mortalité, mais aussi préservation de la fonction ventriculaire gauche).
Spécificité et activité fibrinolytique
Pour améliorer encore l'efficacité du traitement thrombolytique, les travaux des chercheurs de Boehringer Ingelheim et Genentech ont abouti à la mise au point et au développement de tenecteplase, une variante d'altéplase, qui se caractérise par :
- une demi-vie plus longue permettant l'administration d'un bolus intraveineux unique (la dose efficace peut être injectée en 5 à 10 secondes) ;
- une plus grande spécificité pour la fibrine, ce qui réduit le risque de complications hémorragiques ;
- une augmentation de l'activité fibrinolytique, qui permet de réduire la dose efficace ;
- une grande résistance à l'inhibiteur de l'activation du plasminogène, protéine qui peut interférer avec les effets d'un thrombolytique ;
- une efficacité clinique et une tolérance identiques à celles de l'Actilyse.
Metalyse a été évaluée dans des essais cliniques qui ont inclus plus de 21 000 patients à travers le monde.
Les enseignements d'ASSENT 2
ASSENT 2 (Assessment of the Safety and Efficacy of a New Thrombolytic Single-Bolus Thrombolytic), étude multicentrique randomisée, menée en double aveugle auprès de 17 000 patients, a démontré que les résultats obtenus avec Metalyse et Actilyse étaient identiques en termes de réduction de la mortalité à trente jours (respectivement 6,18 et 6,15 %) et de complications, avec un taux total d'hémorragies de 26,4 et 29 %, et d'hémorragie intracrânienne de 0,93 et 0,94 %.
D'autres études sont en cours de réalisation : ASSENT 3, destinée à comparer l'efficacité et l'innocuité de Metalyse administrée sous trois schémas thérapeutiques différents à celles d'autres traitements antithrombotiques (héparine non fractionnée, héparine de bas poids moléculaire et antagoniste, antagoniste du récepteur GPIIbIIIa).
Une étude satellite ASSENT 3+ va inclure 1 000 patients traités en urgence avant l'arrivée dans une unité cardiologique de soins intensifs.
Conférence de presse organisée par les Laboratoires Boehringer Ingelheim, avec la participation du Dr Ulrich Drees (Boehringer Ingelheim), du Pr Frans Van de Werf (université de Louvin, Belgique), des Drs Andreas Barner et Hans-Jürgen Leuchs (Boehringer Ingelheim).
Objectif : réduire les délais de thrombolyse
La gain de survie des patients étant proportionnel à la précocité de la mise en route de la thrombolyse, l'objectif actuel est de réduire au minimum le délai entre le premier symptôme de l'infarctus et le geste thérapeutique. Metalyse, grâce à sa rapidité d'action et à son mode d'administration (un seul bolus intraveineux), se prête à une thrombolyse préhospitalière, qui doit toutefois être entreprise sous certaines conditions : diagnostic d'infarctus confirmé par un médecin qualifié, transport dans une unité de soins intensifs en ambulance médicalisée.
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature