En quarante ans, les progrès thérapeutiques et le développement des services d'urgence ont permis une diminution considérable de la mortalité précoce de l'infarctus du myocarde, qui reste cependant trop élevée. Une des raisons en est le retard mis à appeler le 15 dans la tranche horaire du petit matin, alors qu'il s'agit d'une période propice aux accidents cardiaques. Un symposium, lors du MEDEC, a fait le point sur la nécessité de former les patients à cette donnée.
Dans la prise en charge de l'infarctus du myocarde, plus le délai d'intervention est court, plus la mortalité est basse. Pour que les services d'urgence interviennent rapidement, il faut que les patients et leur entourage sachent reconnaître les symptômes de l'infarctus et prendre les mesures adéquates, sans tarder. Bien souvent, leur premier réflexe est alors d'appeler leur médecin généraliste. A son tour, celui-ci ne doit pas hésiter à contacter le SAMU. Pour le Pr Carli (Paris), c'est dire l'importance d'une coordination multidisciplinaire qui doit associer le généraliste, l'urgentiste et le cardiologue.
Le nombre d'appels croît à partir de 6-8 heures
Cette marche à suivre se complique singulièrement dans une période critique de la journée : le petit matin. Une enquête menée en Ile-de-France a montré que le nombre d'appels au SAMU croît à partir de la tranche horaire 6-8 heures pour atteindre son sommet dans la tranche 10-12 heures. Pour ce même service, la prise en charge de l'urgence cardiaque représente au total 25 à 30 % des interventions.
L'explication de cette recrudescence de la vulnérabilité cardio-vasculaire au petit matin est diverse : élévation des taux plasmatiques d'adrénaline et de noradrénaline, augmentation du tonus vasculaire, pic de tension artérielle le matin. Le Pr Girerd (Paris) insiste en conséquence sur la nécessité de prescrire un traitement antihypertenseur qui couvre effectivement tout le nycthémère.
Il faut également apprendre aux patients coronariens, et à leur entourage, à reconnaître les symptômes d'infarctus du myocarde (douleur qui ne cède pas à la prise de trinitrine) et à appeler sans délai le 15. Le petit matin favorise trop souvent les comportements attentistes par peur « de déranger ».
MEDEC 2003 . Réunion parrainé par Boehringer-Ingelheim France, qui organise, sur le thème de l'infarctus du petit matin, des rencontres entre généralistes et Samu dans toute la France. Informations et inscriptions au 03.26.50.46.97 ou sur le site babeaus@rei.boehringer-ingelheim.com.
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