Le déclinisme ne relèverait donc pas de la seule idéologie. À l’horizon 2020, la France au sein du marché pharmaceutique mondial régresserait de la cinquième à la huitième place, selon les prévisions de l’étude Intelligence 360 menées par IMShealth, dépassée par la Grande-Bretagne et l’Italie. Cette glissade ne s’explique pas seulement par la montée en puissance des pays émergents. À l’avenir en effet, les relais de croissance seront assurés par les pays matures. Mais c’est bien la fragilité de la position française qui explique ce résultat. En 2015, le marché remboursable hexagonal affiche une baisse de 1,1 % en 2015. Dans les années à venir, la croissance tendancielle serait proche de zéro, voire négative (-6 %), exception française oblige. Cette chute dans le même temps ne s’observe pas chez les voisins européens. Entre 2015 et 2020, la croissance devrait atteindre +25 % au Royaume-Uni, +21 % en Italie.
Fortes baisses de prix des médicaments
Les fortes baisses de prix sont à l’origine de ces résultats. En dépit des polémiques sur le prix trop élevé des nouveaux médicaments, les réductions de prix sur des volumes importants compensent largement les tarifs accordés aux médicaments innovants. Dans cette enveloppe fermée, « le médicament finance le médicament », souligne Claude Le Pen (Université Paris-Dauphine). La dépense pharmaceutique n’augmente pas en France. Et les mises sur le marché les plus réussies en 2015 se concentrent donc sur des populations restreintes. La croissance du marché hospitalier illustre cette tendance. Elle a connu en 2015 une progression de 2 % à 3 % en valeur, à prix catalogue. Le marché total pointe à 7,1 milliards d’euros à prix réel et de 9,4 milliards d’euros à prix catalogue. En fait, le taux moyen de remise s’élèverait à 25 %. Les budgets des nouveaux antiviraux contre l’hépatite C ont donc été totalement absorbés. « Les pouvoirs publics ne sont pas passifs », notent sans ironie les experts d’IMS…
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